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  • La spagyrie et les plantes au XXI° s.

    La spagyrie et les plantes au XXI° s. 00 tiges d absinthes en fermentation avant calcination 1

     

    La spagyrie telle que Paracelse l’a définie au XVI° s. a beaucoup évoluée. Il s’agissait au départ d’un ensemble de domaines de la connaissance (Alchimie, Philosophie, Astrologie, et Vertu) destiné à former des médecins-alchimistes (« La pierre philosophale ne sert pas à transmuter le plomb en or mais à faire des remèdes pour guérir les maladies » Paracelse). Après Paracelse, la spagyrie deviendra un ensemble de techniques de préparation des végétaux pour faire des remèdes basée sur une philosophie alchimique plus ou moins paracelsienne et est aujourd’hui souvent très proche de l’herboristerie.


    00 distillation solaire de miel Au XX° s., le spagyriste travaille souvent à partir d’une extraction des principes actifs d’une plante dont la vertu dépend d’un mélange de ses vertus phytothérapeutiques et de son attribution planétaire, laquelle vient d’une forme d’astrologie développée par la science hermétique. À ce moment là, la connaissance de l’alchimie s’était réduite à l’utilisation de quelques techniques (fermentation distillation, et calcination) et de quelques symboles abstraits. La connaissance de l’herboristerie était au siècle dernier elle-aussi réduite à quelques souvenirs désuets.

    Le XXI° s. a vu un magnifique renouveau de l’herboristerie et des médecines naturelles (phyto, naturopathie &c…) ainsi qu’une véritable renaissance de l’alchimie avec une redécouverte de ses principes philosophiques profonds (après les publications de Stéphane Barillet par exemple). De plus, l’édition systématique de l’œuvre de Paracelse en français (notamment chez Beya) permet de mieux comprendre le père de la spagyrie et nous aide à sortir des clichés qui en avaient créé une image très simpliste au XX° s.
    Il est normal de s’attendre une renaissance de la spagyrie aujourd’hui, qui commence à peine à poindre.

    Fort de ces nouvelles avancées dans ces trois domaines (alchimie, herboristerie, bibliographie de Paracelse), que sera la spagyrie du XXI° s. ?

    Paracelse est un auteur complexe, personne n’en doute, et le plus beau de ses paradoxes est qu’il a su donner une impulsion et un cadre à une nouvelle médecine, qu’il a posé les bases d’une philosophie, qu’il a donné des exemples d’applications de son système de pensée, et aussi qu’il semble qu’il ne les ait pas toujours suivis… Paracelse est un personnage complexe : il a deux maîtres, l’évangile et la nature ! Quoi de plus opposé qu’une doctrine basée sur la foi en l’au-delà (l’évangile) et un champ d’expérimentation qui ne soufre aucune théorie mais se base exclusivement sur l’observation et l’expérimentation (la nature) ? Et encore, à propos du christianisme évangélique de Paracelse, faut-il noter cette injonction étonnante (« Traité sur l’art des présage », in La grande philosophie, Beya 2021) : «… l’homme ne doit se soucier que du jour présent…» S’occuper de son âme, oui, compter sur l’au-delà, plus question ! le christianisme de Paracelse est teintée d’une philosophie bouddhiste ou taoïste sans le savoir (l’attention à la présence).
    De ces idées fortes, de ses propres paradoxes, et de sa puissante Vertu, Paracelse a donné une impulsion qui aidera ses suiveurs à créer ce qui deviendra, sous une forme ou une autre, la spagyrie. « Voici des idées fortes, voici ma vie, prenez et faites la vôtre selon votre nature » semble nous dire Paracelse. C’est la raison pour laquelle il n’est pas plus facile de définir ce qu’est la spagyrie que ce qu’est la musique ou la beauté, chacun sa nature, chacun sa spagyrie.

    La question dans cet article se pose surtout à propos de la relation entre l’héritage de Paracelse et l’évolution actuelle des médecines naturelles. Il est certain que les connaissances médicales de nos naturopathes, herboristes &c… contemporains sont magistrales : physiologie, bio-chimie, techniques d’analyses &c… et le spagyriste ne peut pas ignorer cette évolution de la connaissance.

    La spagyrie restera-t-elle une branche de la phytothérapie comme on l’a souvent entendu au XX° s. ?
    Ce serait dommage. La spagyrie et l’héritage de Paracelse sont extrêmement riche de théories et de pratiques qui ont leur rôle dans la mise en perspective réciproque de l’alchimie et de l’herboristerie. L’alchimiste et sa médecine universelle et l’herboriste avec sa matière médicale foisonnante comme une prairie de montagne en été ont tout à gagner à se rencontrer et échanger leurs « trucs » (expression de Rabelais). La vraie rencontre se fera dans la connaissance que l’un aura de l’autre.

    La spagyrie restera-t-elle une branche secondaire de l’alchimie (à nouveau comme on l’a souvent entendu au XX° s.) ?
    La spagyrie n’a jamais été une branche secondaire de l’alchimie parce que l’art de guérir les malades n’a jamais été secondaire par rapport à l’élection divine tant attendue de certains rêveurs. Les rapports entre santé et spiritualité sont, à mon avis, une clé majeure pour la compréhension de la spiritualité.
    Savez-vous que les grands élixirs sont toujours adaptogènes ? Les élixirs et pierres alchimiques agissent sur les glandes et leur harmonisation permet une régulation de la production d’hormones qui peuvent alors jouer leur rôle de régulateur du corps.
    Savez-vous pourquoi et comment cela fonctionne-t-il ? Et bien la clé des conditions de certains états d’extases mystiques, de satoris et autres samadhis se trouve dans le fonctionnement du système nerveux (par les rapports entre le nerf vague et le bon fonctionnement du système parasympatique, avec les implications sur les organes, le foie en particulier).
    Savez-vous que les herboristes connaissent tout cela parfaitement alors que les alchimistes se satisfont encore parfois de systèmes symboliques abstraits, basés sur des doctrines vérifiées par les synchronicités (Jung définissait deux formes de pensées, complémentaires mais non interchangeables : la pensée causalistique, basée sur les relations chronologiques de causes à effets, et la pensée synchronistique basée sur les relations simultanées, irrationnelles, et qui forment toutes deux les éléments constitutifs de notre conscience). C’est peut-être dommage !

    00 pierre de roseMon souhait avec ce petit article est de voir les spagyristes prendre toute la mesure de leur pratique qui n’est d’aucune manière secondaire dans la mesure ou la spagyrie est une approche exigeante et satisfaisante de l’alchimie, et, particulièrement efficace, qu’elle est très complémentaire des médecines naturelles contemporaines dont nous avons tant besoin en cette période de grippe…

    Matthieu Frécon, Sarreyer, hiver 2021.

    La Grande Philosophie est publiée par https://www.editionsbeya.com/collection

  • Stages spagyrie, distillation &c… Eté/automne

    Programme des stages avec Matthieu Frécon Été/Automne 2021

    Juillet

    Distillation spiritueux, pour les distillateurs amateurs et futurs pros.
    Matthieu Frécon et Baptiste François
    En Cantal, France, les 10/11 juillet. Distillation spiritueux et diverses préparations alcools le week-end. Le lundi 12, Baptiste, notre hôte, fera une journée pour les questions administratives pour les futurs distillateurs.
    Renseignements et inscriptions : Baptiste à contact@-distilleriebaptiste.com

    Spagyrie, alchimie végétale
    Matthieu Frécon
    En Isère, France, à la Sauge et le Cosmos, les 16/17/18 juillet. Spagyrie et alchimie végétale, philosophie, théorie, et surtout pratique de l’alchimie des plantes, fabrication d’un élixir, diverses préparations alchimiques (sels, rosée, distillations, calcinations &c…), galénique et posologie des élixirs…
    Renseignements et inscriptions : Simone à simone.sarah.chabert@lasauge.org

    Août

    Alchimie végétale et plantes guérisseuses avec Jessica Blum
    Avec Matthieu Frécon et Jessica Blum, les 12/13/14/15 août
    À Avioth (Meuse, France). Spagyrie, alchimie végétale, distillation de plantes et esprits de vin, transformations et préparations de plantes médicinales, herboristerie &c…
    Renseignements et inscriptions : Jess à jessica.blum@hotmail.fr

    Septembre

    Distillation spiritueux spécial gins, absinthe… avec Florence Thiéblot
    En Valais (Suisse) avec Matthieu Frécon et Florence Thiéblot les 4/5 septembre
    Distillation spiritueux, préparations d’alcools de plantes, de la culture à la dégustation…
    Renseignements et inscriptions : Matthieu à matthieu.distillation@protonmail.ch

    Alchimie végétale et plantes guérisseuses (sous réserve) avec Jessica Blum
    Avec Matthieu Frécon et Jessica Blum, les 7/8/9 septembre
    À Saunière (Côte d’Or, France). Spagyrie, alchimie végétale, distillation de plantes et esprits de vin, transformations et préparations de plantes médicinales, herboristerie &c…
    Renseignements et inscriptions : Matthieu à matthieu.distillation@protonmail.ch

    Distillation spiritueux. Pour amateurs et futurs pros.
    En Cantal, France, avec Matthieu Frécon les 11/12 septembre
    Distillation alcools, techniques, préparations.
    Renseignements et inscriptions : Baptiste à contact@-distilleriebaptiste.com

    Octobre

    Distillation alcools, distillation plantes aromatiques, alchimie végétale et plantes guérisseuses avec Jessica Blum
    En Cantal, France, avec Matthieu Frécon et Jessica Blum les 1/2/3 octobre.
    Autour des alambics, spiritueux, plantes aromatiques et médicinales, spagyrie, alchimie, herboristerie et préparations végétales pour le corps et pour l’âme.
    Renseignements et inscriptions : Baptiste à contact@-distilleriebaptiste.com

    Voir les programmes et agendas sur ce site, sur le site de Jessica Blum : https://www.jardinalchimique.com/ et celui de Baptiste François : https://distillerie-baptiste.com/

  • À propos de l’association de la kabbale et de l’alchimie dans l’hermétisme

    À propos de l’association de la kabbale et de l’alchimie dans l’hermétisme
    ou, L’éveil est-il un phénomène unique ?

    Je sors d’une série de cours sur la spagyrie et la kabbale et les questions et les réflexions partagées avec les participants me suggèrent ces quelques notes.

    L’hermétisme moderne qui associe alchimie (ou spagyrie), kabbale et astrologie ou magie naturelle est un cursus complet d’enseignement initiatique composé à la renaissance. Il s’est développé dans les cercles rosicruciens depuis. Les rosicruciens historiques (le cercle réuni autour de Jean-Valentin Andreae dans l’Allemagne protestante du début du XVII° siècle) se revendiquaient de Paracelse, lui-même inventeur un siècle plus tôt d’un corpus complet incluant l’alchimie, l’astrologie, la philosophie, et la vertu, qui sont les 4 piliers de la spagyrie (la spagyrie est donc le système complet des sciences « hermétiques » selon Paracelse).
    On peut se poser la question de la justesse de telles associations, kabbale et alchimie notamment. En effet, si l’on proclame et l’on répète que le but final - l’éveil - reste identique aux deux disciplines, de même que l’on répète à l’envie que « tous les chemins mènent à Rome », les deux voies sont forts dissemblables et il faut reconnaitre qu’un kabbaliste réalisé ne ressemble que de loin à un alchimiste réalisé…
    Essayons de distinguer les spécificités respectives des deux disciplines.

    L’alchimie est à la recherche de la médecine universelle, que ce soit pour le corps, pour l’âme, ou pour les métaux. En alchimie, la transmutation, ou guérison, ou encore réalisation « spirituelle » passera par la régénération du corps. Un élixir travaille à restaurer la santé de façon à ce que l’organisme retrouve un fonctionnement naturel parfait. L’effet attendu est que le corps sain, grâce au bon fonctionnement de ses organes, de la production hormonale &c… guérisse l’âme de façon naturelle. C’est le célèbre adage « une âme saine dans un corps sain ». Le lien entre la santé et la spiritualité se fait donc par une restauration de la santé du corps dans son sens le plus profond. L’esprit (le mental) dégagé de ses disfonctionnements physiques sera alors en mesure de s’harmoniser avec l’univers, l’âme du monde, et amener un état naturel d’éveil.
    L’initiation alchimique passe donc par une restauration profonde de la santé du corps. C’est une réorganisation de notre conception de la vie par la restauration physiologique.

    La kabbale au contraire, est une discipline mentale et les kabbalistes se soucient fort peu de leur santé. Le but de la kabbale est « l’élection divine », ce qui, si l’on étudie un peu la question, est une forme comparable à l’éveil alchimique ou toute autre forme d’éveil bien que très différente par bien des aspects.
    Les pratiques mentales de la kabbale, qu’il s’agisse de rituels mystico-religieux ou de formes de prières proches des mantras ou autres pratiques extatiques rappelant les pratiques soufies ou yogiques, ont pour but d’amener à une forme de « démolition controlée » du cerveau. C’est une sorte de réorganisation mentale provoquée par un genre d’activité virale qui permet au cerveau un fonctionnement jusqu’alors inconnu. Cela vient peut-être d’une ouverture au niveau de la communication entre les deux cerveaux ou une autre forme de bug mental provoquant l’illumination.
    L’éveil kabbalistique est donc une réorganisation de notre façon de concevoir la vie par une réorganisation du cerveau.

    Cette distinction est très intéressante par ce qu’elle permet de mieux se positionner dans son travail personnel. Cela aide aussi à comprendre l’intérêt de l’une de ces deux disciplines qui nous semblerait plus éloignée de notre sensibilité. Elle permet aussi de comprendre que ce que l’on appelle d’une façon générale l’éveil est un concept large qui regroupe des expériences très différentes qui offrent des applications très diverses. Il est possible que le seul point commun entre les différents types d’éveils obtenus par ces voies différentes se résume en une satisfaction solide, une joie profonde, et un sentiment de confiance dans la vie. C’est certes l’essentiel, certes suffisant (dit le cerveau droit), mais néanmoins différent (rappelle le cerveau gauche).

    Question subsidiaire : l’illumination kabbalistique a-t-elle une influence sur la santé ?
    Parfois peut-être… Il est possible que les modifications du fonctionnement du cerveau aient une influence physiologique. L’application la plus fréquente de la réalisation kabbalistique en matière de santé se trouve dans la guérison spirituelle (prières, impositions des mains &c…) ce qui est une façon de soigner très différente de la pratique de la médecine galénique alchimique. Il est également probable que le cerveau réinitialisé par l’éveil envoie des informations plus fonctionnelles aux organes, ce qui aura un effet bénéfique sur la santé mentale et physique de l’alchimiste.
    Au contraire, est-ce que les noces chymiques (j’entends par cette expression l’éveil par l’ingestion de l’élixir salvateur) auront un effet sur l’organisation mentale de l’alchimiste épanoui ?
    L’expérience montre que les effets des élixirs sur les glandes et organes influent largement sur le mental. La façon de comprendre le sens de la vie et de concevoir l’existence seront révisées par l’optimisation physiologique.
    Les deux voies resteront comparables, bien que toujours différentes. Les modes de vie et les privilèges accordés par ces différentes voies seront spécifiques, comme le chemin de chacun reste unique…

    De mon côté, entre kabbale et alchimie, mon cœur ne balance pas et je continue à suivre les deux voies.

    Matthieu Frécon, Saunière 1° juin 2021.

  • La Kabbale est-elle un système magique ?

    La Kabbale est-elle un système magique ?

    Dans le monde de la kabbale comme de l’alchimie, il est traditionnel de donner quelques uns des codes de lectures dans le titre. Ici, le titre fait référence à deux textes qui ont été importants dans ma jeunesse et que j’ai publié sur le site www.gouttelettes-de-rosee.ch qui sont : « La Kabbale est-elle un cut-up ? » et, « Créez votre propre système magicke » écrits dans les années 80’ par un certain « Rabbi Jérémy » de nos amis et que je vous recommande.

    Car en fait, la kabbale, c’est quoi ? Je veux dire, quelle est la substance de la kabbale ?, de quoi est-elle formée ? Ce sont des questions que, dans notre impatience, l’on passe sans y penser… D’ailleurs, il y a pas mal de questions fondamentales que l’on devrait se poser quand on s’intéresse à la kabbale au lieu de simplement accepter le dogme et la méthodologie qui ne sont pas forcément intrinsèque à celle-là.
    La Kabbale est un courant de la mystique juive né au milieu du Moyen-âge en Provence, qui s’est développé dans la seconde moitié du M-Â en Espagne pour atteindre son apogée en Palestine au XVI°, dans le monde de la Renaissance. Il y a eu bien sûr des antécédents, des épicentres, et un développement ultérieur notamment dans le monde chrétien, mais l’essentiel de l’histoire de la formation de la Kabbale se passe au cours de ces 3 périodes.

    Quels sont les matériaux, les outils, utilisés par la kabbale ?
    La kabbale se base d’abord sur la Bible hébraïque. Elle fait également un large emploi du Sepher Yetzirah qui est un petit livre très synthétique écrit probablement à Babylone à la fin de l’antiquité et qui traite de divers sujets mathématiques ou cosmologiques. Enfin, la kabbale utilise énormément un système numérologique, la guématria, basé sur le système décimal avec l’utilisation du zéro (introduit en occident dans le même milieu que le Sepher Yetzirah à la fin de l’antiquité) et qui semble avoir été développé - la guématria donc - vers le milieu du M-Â en Allemagne.
    À partir de ces éléments très disparates dont la réunion est pour le moins surprenante, la kabbale va alors développer sa propre littérature qui aura au moins le mérite de suivre un développement logique qui n’apparait pas dans les éléments empruntés pour sa création.

    À ce stade, essayons de définir ce qui caractérise un système magique au sens où l’entend notre Rabbi Jérémy (dont la culture personnelle va de la tradition juive à l’aventure cybernétique en passant par la science-fiction et la recherche psychédélique - pour situer le personnage).
    RJ définit un système magique comme un édifice imaginaire dont le but est de transformer le réel par une modification de la conscience par l’imagination et qui comprend des jeux de symboles destinés à créer des connexions cérébrales dans le but de transformer notre univers mental, et donc réel. Ces jeux de symboles doivent, pour être effectifs, comprendre des symboles « lourds » (« froids ») profondément ancrés dans notre inconscient comme la bible, et des symboles légers et mobiles (« chauds ») qui galvaniseront l’enthousiasme, l’érotiseront, par leur capacité à provoquer une émotion. Ces deux types de symboles vont agir sur des zones différentes de notre cerveau pour créer des synapses, des connexions nouvelles qui transformeront notre façon de voir les choses (et donc notre environnement, le réel, dont on considère qu’il dépend de la conception que l’on en a). Ces symboles peuvent êtres très différents, et même n’avoir aucun rapports entre eux. Ce sont les connexions qu’ils créeront qui provoqueront le résultat dans notre vie.

    C’est ainsi que les kabbalistes ont inventé un système symbolique puissant en alliant des symboles lourds et profonds comme la Bible et ses symboles (l’Arbre de Vie emprunté au 3° chapitre de la Genèse par exemple, et une liste de noms trouvés dans le premier livre des Chroniques (XXIX. 11.) avec le concept gnostico-hellenistique des sephiroth du Sepher Yetzirah (écrit, je le rappelle bien des siècles après la bible hébraïque, et issue d’une culture totalement différente de celle-ci). Le mariage s’avèrera fécond et l’Arbre de Vie de notre kabbale moderne qui comprendra alors les noms et les sephiroth deviendra le symbole central de la kabbale tardive (lourianique, née en Palestine à la Renaissance).

    Autre outil indispensable au kabbaliste, la guématrie, ou art de faire des relations entre les mots dans leurs rapports numérologiques, s’applique à tous les textes utilisés, dont les plus anciens tels que la Genèse. La guématrie est développé vers le milieu du M-Â en Allemagne dans un milieu mystique antérieur aux débuts de la kabbale historique.
    On peut alors se poser la question du sens qu’il peut y avoir à interpréter la Genèse avec un système numérologique créé plus de mille ans après l’écriture du texte, système basé sur le système décimal avec utilisation du zéro (introduit en occident, je le rappelle, vers la fin de l’antiquité).
    La réponse est sans appel : Dieu avait déjà tout prévu et il a fallu aux kabbalistes du temps pour découvrir et assembler cette sagesse originelle. Il a bon dos le bon dieu…
    En fait, la cohérence du système est telle, et c’est maintenant qu’il faudrait étudier les lois des synchronicités ou la loi de Murphy, pour comprendre le mécanisme psychologique effectif mis en œuvre et l’on ne peut que s’incliner devant un édifice qui semble si solide…
    Mais l’expérience depuis notamment les travaux de Jung (pour les synchronicités) et de Crowley (pour son analyse de la magie et son encouragement méthodique à créer avec la magie) montre que les possibilités dans ce domaine sont infinies et que cet édifice (la kabbale et tous les ingrédients qui la composent) peut être modifié par une autre guématrie (voir le système d’Abellio par exemple), ou l’ajout d’autres symboles (tarot, 4 éléments, Yi-King &c…) pour former, c’est magique !, un autre système dont la cohérence n’a rien à envier à son ainé…

    Alors la kabbale, c’est quoi ?
    Pour les utilisateurs dévots (dont je suis), c’est un système symbolique dont la portée imaginaire est merveilleuse et qui a tout son sens et toute sont efficacité dans le réel. Et pour les techniciens de la magie, les cyber-punks des mondes imaginaires (dont je suis encore), c’est un moteur pour l’expérience de navigation dans un réel que nous créons et modifions en modifiant les éléments qui le compose.
    La kabbale est un merveilleux système magique avec ses symboles lourds et ses symboles chauds, avec ses croyances (symboliques), ses rituels (symboliques) dont le but est, au moins pour moi, le développement de l’âme, l’expérience de l’union mystique, avec au final l’expérience du bonheur dans l'existence.

    Je concluerais en recommandant aux kabbalistes de s’attacher à bien connaître les éléments qui constituent le système imaginaire de la kabbale (l’origine des symboles), de bien re-contextualiser ses éléments, pour mieux les disposer dans le cerveau, mieux les utiliser dans les jeux de symboles, pour mieux se les approprier et les rendre plus effectifs dans la quête du bonheur et de l’éveil.

    Matthieu Frécon, Sarreyer 30 avril 2021.

     

     


  • Apéritif à la gentiane

    Florence vous propose la recette d’un stimulant hépatique apéritif à la gentiane, indispensable à toute pharmacie familiale.

    ingrédients :
    Vin blanc (bien bio) : 1 litre
    Goutte (eau-de-vie) : 10 cl.
    Camomille romaine : 20 fleurs
    Racine de gentiane : 15 gr.
    Sucre de canne : 140 gr
    Jus et zeste d’une orange.

    -> Laisser macérer 15 jours, filtrer, mettre en bouteille.
    -> Ecrire sur la bouteille « Vin de Gentiane »
    -> Posologie : 1 à 3 verres/jour en traitement de fond.

    Santé !

  • A l'occasion de la mort de Patrick Rivière

    À l’occasion de la mort de Patrick Rivière Nature morte aux tulipes illets et livres

    L’annonce de la mort d’un homme est toujours un moment d’arrêt dans la vie qui nous porte à réfléchir sur le sens de celle-ci. La mort d’un alchimiste amène évidemment une réflexion particulière puisque l’alchimie est connue pour promettre, au propre ou au figuré, l’éternité ou au moins une longue, très longue vie (Artéphius : 1000 ans…).
    Il est évident que l’on ne va pas juger la qualité de l’alchimiste sur le nombre de ses années ou sur sa santé, la réussite, même à ce niveau est une chose mondaine qui n’a pas de valeur dans le monde de la spiritualité. Les grands guides ne sont d’ailleurs pas toujours de bons exemples, ainsi Paracelse meurt à 48 ans.
    Mais la mort d’un alchimiste est tout de même un rappel sur cet art qui a fait plus de catastrophes que de réussites. Oui, l’alchimie compte un très grand nombre d’échecs par empoisonnements (empoisonnements aux métaux lourds, empoisonnement des reins, maladie de Kreuzfeld-Jacob…), ruines, dépressions suicidaires &c… et la pierre tombale est parfois le lieu privilégié pour méditer sur les promesses de la pierre philosophale…
    À ce stade, je dois sans doute préciser que je n’ai pas connu Patrick Rivière et que cet article n’est pas un hommage ni un jugement sur son existence d’alchimiste, mais sa mort est l’occasion d’une réflexion d’ordre général.

    Vanite au cra ne et pot de the riac se bastien stoskopff

    Il est certain que certaines pierres sont extrêmement puissantes sur le plan de la régénération physique, avec des effets psychologiques en conséquence, et que les transformations (purification, régénération, alignement sur un mode de fonctionnement organique naturel…) peuvent être extrêmement douloureuses (sur le plan physique, Paracelse en parle quand il administre La Pierre à un malade), et parfois fatales.
    Examinons un peu le problème.

    D’abord, on ne peut que déplorer que l’essentiel de la littérature alchimique, s’il arrive qu’elle soit le travail d’un auteur compétent - et c’est plus rare qu’on ne le pense -, soit consacrée à la fabrication de la pierre, et néglige totalement la mise en forme galénique et la prescription (façon de la préparer pour l’absorption et dosage). Les auteurs les plus bavards résument souvent la prise de cette pierre par une dissolution dans de l’alcool (vin ou spiritueux), et, ayons confiance et jetons nous dans le vide… Si la pierre en question a quelque vertu, il est évident que sa prise doit se faire dans les règles de l’Art et que compter sur la providence est un pur suicide.

    J’ai étudié un texte portant sur la manière très complexe pour absorber la pierre des ossements obtenue par calcination solaire (pour ceux que ça intéresse, Stéphane Barillet a publié ce texte dans son « Grand Œuvre Alchimique », je cite ma source), procédé que j’ai retrouvé en détail - fabrication, prise, et même effets produits ! -, dans le livre du prophète Ezechiel). Le procédé pour prendre la pierre obtenue (qui est assez facile à faire, c’est à son propos que Fulcanelli dit qu’« une petite journée suffit ») est très complexe et extrêmement dangereux, notamment parce qu’il implique la consommation dans la totalité de ses urines pour réintégrer la liqueur évacuée dans la miction. Je crois d’ailleurs que l’auteur du texte n’a pas lui-même pu finir le travail et ce sont peut-être ses héritiers qui l’ont fait connaître. J’ai travaillé à tous les aspects de cette ascèse pour tester le process avant que de tenter l’expérience (j’avais à ce moment les conditions de vie parfaites pour sa réussite) et je suis content d’avoir trouvé une mise en forme de la pierre qui la rendait moins dangereuse. Néanmoins, l’expérience fut périlleuse et une régénération importante du corps a nécessité la présence constante de ma partenaire très compétente en matière de santé, et de mon binôme en alchimie lui-même très avancé en matière de médecine alchimique (et d’ailleurs rescapé d’une dépression suicidaire causée par son travail alchimique). Si mon corps a passé avec un succès appréciable des épreuves douloureuses, mon état psychique a été fort mis à l’épreuve et je comprend que plus d’un aient interrompus la retraite, ou se soient suicidés (c’était le cas à ce moment d’un collègue alchimiste, Patrice Partamian, ce qui m’avait quelque peu fait réfléchir…). Je sais de cette expérience que l’alchimie tient ses promesses, mais qu’un peu de méthode s’impose.

    Il y a dans le corpus Fulcanelli une phrase malheureuse, peut-être due à la plume d’un auteur mineur de cette compilation magistrale, peut-être un ajout de Canseliet lui-même (Eugène Canseliet, à qui l’on doit l’édition de cette encyclopédie alchimique). Cette phrase affirme que « l’alchimie ne s’apprend pas ». L’alchimie, dans les fantasmes délirants qu’elle provoque chez ses adeptes les plus irrationnels et les plus nombreux échapperait-elle aux règles auxquelles sont soumises toutes les autres sciences ? mêmes les plus métaphysiques ? Il est certain qu’étudier un domaine de la connaissance ne fera pas de vous un Maître mais cela vous donnera les moyens de le devenir. En alchimie, il est évident qu’apprendre la science d’Hermès avec un guide compétent et pédagogue est une chance qui vous permettra de devenir un artiste si vous le pouvez. Il est évident que si l’alchimie « ne s’apprend pas », c’est parce qu’elle manque de professeurs, et non pas parce qu’elle échappe aux lois communes… L’alchimie est un objet de rêveries, certes, mais devenir alchimiste demande méthode et rationalité.
    Cette présomption vient de cette autre expression peu réfléchie qui prétend que « l’expérience spirituelle est indicible ». Je m’oppose fermement à cette affirmation qui n’est qu’un aveu d’impuissance ou de manque de réflexion. L’expérience spirituelle se décrit avec des mots comme toute chose que l’esprit conçoit, il faut cependant qu’il existe un vocabulaire. L’expérience spirituelle est comparable à une expérience sensorielle. On sait dire « je me suis brûlé », le dire ne va pas transmettre l’expérience, mais le vocabulaire général nous permet de faire comprendre ce qui nous ait arrivé. Le frisson de l’expérience spirituelle (« frisson » ou autre chose) demande le développement d’un vocabulaire qui a été négligé et que l’on doit créer. Pour prendre un autre exemple (un peu pénible, pardonnez-moi), si un jeune enfant est victime d’un viol et qu’il ne le dit pas, c’est parce qu’il n’a pas de mots pour le dire, c’est en tous cas ce que des adultes qui sont passés par là m’ont rapportés. Il est très difficile de décrire une chose dont le cerveau n’a pas prévu de mots pour la décrire.
    Ainsi, ces manques de vocabulaire adapté à l’enseignement de l’alchimie, et à la description de l’expérience spirituelle font défaut et sont seuls responsables de l’état pitoyable de la pédagogie en alchimie, et donc du faible taux de réussite.

    Mais revenons à la vie et la mort des alchimistes…
    J’ai beaucoup progressé en alchimie depuis que j’ai mis l’aspect thérapeutique au premier plan. En effet, lorsque j’étais élève aux Philosophes de la Nature (LPN), on ne parlait que très peu des possibilités thérapeutiques de l’alchimie bien que certains membres avancés avaient occasionnellement réussi quelques guérisons spectaculaires. Il était en fait quasiment défendu de développer cet aspect pour ne pas avoir d’ennuis avec l’ordre des médecins. Du coup, les connaissances en matière de médecine alchimique étaient minimes, voire minables, et négligées. Cet état de fait augmentait encore la séparation admise communément entre le corps et l’âme. Le but de l’alchimie restait cantonné à l’ « âme ». Or l’étude de la santé (physique) montrera à quel point corps et âme sont non-seulement liés, mais ne sont peut-être que des expressions différentes de la même chose. Chez les disciples de Canseliet (qui était plus un gourou qu’un alchimiste et dont les réalisations dont il fait état sur sa propre santé sont ridicules), la médecine n’existait tout simplement pas (à part chez Patrice Partamian et quelques autres qui s’intéressaient à la spagyrie, art méprisé dans cette école).
    L’intérêt pour la médecine alchimique viendra plus tard avec le développement des médecines alternatives et de l’écologie, ainsi que grâce aux publications d’Éric Marié, merveilleux thérapeute paracelsien.

    De mon côté, je donne un cours de spagyrie dans une école de naturopathie (EPSN, Lausanne), et la fréquentation de thérapeutes m’apporte énormément dans le développement de la technique alchimique et la connaissance du corps humain. Je développe un vocabulaire qui me permet de mieux concevoir et exprimer la spiritualité par l’alchimie, et je m’évite des empoisonnements ou des dépressions dues à mes expériences.
    L’alchimie a tout à gagner à être hissée au rang des médecines holistiques naturelles traditionnelles, et la spiritualité aussi… C’est peut-être une « vanité » quelque part que de considérer l’alchimie comme un art supérieur à la vie, supérieur à la pédagogie, une sorte de connaissance surhumaine… C’est sans doute le malheur de nombreux alchimistes qui n’ont que l’isolement mental pour se réfugier au lieu de considérer cette science merveilleuse comme les autres arts libéraux, la médecine au premier plan.

    Alors Patrick Rivière, je ne t’ai pas connu, mais je te doit au moins cet article sur la vie et la santé chez les alchimistes. Bon voyage à toi !

    Matthieu Frécon, Sarreyer, 22 janvier 2021.

    Nature morte au livre et au sablier anonyme xvii s


    Nature morte aux livres, tulipes, et œillets, Luis de Melgar, 1685
    Vanité au crâne et pot de thériac, Sébastien Stoskopff, 1627
    Nature morte au livre et au sablier, anonyme XVII° s.

    extraits de La nature morte française au XVII° siècle, par Florence Thiéblot et Eric Coatelem

  • Un laboratoire spagyrique dans une distillerie coopérative ?

    Un laboratoire spagyrique dans une distillerie coopérative ? Cornue jb

    Vous savez que dans le domaine de la spagyrie (alchimie), mes pratiques personnelle et professionnelles sont très intimement liées. Vous savez aussi que mes activités de spagyriste et de distillateur (spiritueux et PPAM) sont également indissolublement liées. Les possibilités des unes enrichissent les autres, les contraintes deviennent des atouts, et le résultat est un fonctionnement général cohérent qui évite les fractures communes entre son métier et ses passions, entre la vie spirituelle et la vie matérielle. Le cadre de tout cela est une ferme (culture et transformation de plantes).
    Depuis 2017, cette ferme est perchée dans les montagnes du Valais (Suisse), je ne vous en fait pas plus longtemps la description, vous connaissez Edelweiss Distillerie

    Belles plantes alambicPeut-être êtes-vous déjà venu chez nous à l’occasion de stages distillation ou spagyrie. Vous avez pu voir le laboratoire de spagyrie, et l’utiliser… Il arrive que des collègues alchimistes ou d’anciens stagiaires viennent et utilisent le lieu et le matériel pour travailler quand ils ne le peuvent pas chez eux. Ce partage s’intègre dans une habitude de solidarité fraternelle dans le milieu alchimiques : les mieux installés aident souvent les nouveaux venus, les "bons plans" de matériel sont partagés, et les laboratoires sont transmis gracieusement au départ de l’un de nous comme cela vient d’arriver avec le laboratoire de notre vieil ami Joël Bruno que sa famille nous a fraternellement confié et qui est déjà en partie redistribué, et en partie utilisé ici. J’avais déjà dans un article précédent fait état d’un labo qu’un ancien membre des Philosophes de la Nature (LPN) m’avait confié, puisqu’il ne pensait plus l’utiliser ( https://www.atelier-spagyrie.ch/blog/voyages/fab-lab-spagyrique.html ). Le projet d’alors, « FabLab Alchimique » s’est tranquillement concrétisé et le projet d’aujourd’hui devrait en être l’aboutissement.

    Nous ouvrons notre lieu et matériel à une coopérative destinée aux professionnels et aux amateurs dans les domaines de la distillation (spiritueux et plantes aromatiques), de la transformation (cosmétiques &c…) et de la spagyrie. Le matériel et les locaux devront être améliorés pour pouvoir être partagés et les laboratoires pourront être mis à disposition de spagyristes amateurs ou professionnels (en Suisse, il existe de nombreux laboratoires de spagyrie distribuant leurs élixirs dans les pharmacies, drogueries &c…).Alchimie sur fond ve ge tal

    Si vous êtes intéressé par ce projet pour y participer, ou pour vous en inspirer (les formes de collectivismes sont appelées à se développer pour survivre dans un monde de plus en plus déshumanisé qui nuit aux relations sociales et humaines), je vous mets le projet ici : Distillerie coope rative de bagnes 18 01 2021 re vise le gerdistillerie-coope-rative-de-bagnes-18.01.2021-re-vise-le-ger-.pdf (3.98 Mo) .
    Ce projet ne s’adresse d’ailleurs pas qu’aux suisses et vous pouvez participer depuis France ou ailleurs… N’hésitez pas à me contacter pour en discuter !
    L’Assemblée constitutive se tiendra samedi 30 janvier par ZOOM (pour participer, il vous faut m’écrire rapidement pour avoir les codes - matthieu.distilation@protonmail.ch). Je vous tiendrai au courant de la suite des évènements.

    À bientôt ! et n’oubliez pas que l’on est nombreux à avoir envie de se retrouver et de partager ! Plan de travail solaire

    Matthieu, Sarreyer, 26 janvier 2021

  • Alchimie, Qabal et Astrologie, par Jean Dubuis

    Alchimie, Qabal et Astrologie
    Par Jean Dubuis

    Voici un article de Jean Dubuis écrit probablement après la dissolution des Philosophes de la Nature (LPN) vers 1995. Jean traite de l'unité de la connaissance ésotérique et des rapports entre les 3 domaines de l'hermétisme. Le point de vue de Jean à cette époque se situe typiquement entre l'occultisme développé au XIX° siècle qui perdurera jusqu'à la petite révolution provoquée par LPN à sa création en 1979, et la connaissance actuelle dans ces domaines qui est beaucoup plus rationnelle, mieux informée historiquement, et dont la pensée est finalement encore plus puissante et plus libre (merci Jean et tous à LPN pour avoir contribués à cette libération de la pensée et de l'intelligence).

    De l'occultisme, il reste une habitude quasiment pathologique de tout mettre en boite, d'intégrer tout élément dans un système souvent artificiel dans le but de garder une idée du monde finalement organisée de façon hiérarchique. De la pensée actuelle, on a déjà la présence de l'originalité créative et l'encouragement à chacun par Jean de développer sa propre idée dans ces domaines.
    Matthieu Frécon, 2021

    Alchimie, Qabal et Astrologie
    par Jean Dubuis

    Dès que le mot "Alchimie" est lâché, beaucoup pensent à l'élixir de longue vie et croient qu'une formule magique permet de faire la Pierre Philosophale. Ce point de vue est complètement faux. L'Alchimie donne une connaissance de la Nature qui concerne à la fois son aspect physique et métaphysique. Le véritable but de l'Alchimie est de conduire à une initiation intérieure, c'est-à-dire à la liaison entre le conscient et les différents niveaux subconscients. Cela apporte, progressivement, une connaissance différente de la connaissance courante, c'est-à-dire qu'on atteint peu à peu, à travers l'Alchimie, une connaissance à peu près unitaire qui enveloppe tous les aspects de l'Univers et de l'Homme.

    La Qabal vient de la tradition israélite. Elle explique 1a création de l'univers, l'origine et le devenir de l'Homme, sa nature et le mode de travail du Créateur. La Qabal opérative, pratique, conduit aussi à une certaine connaissance unitaire, à une initiation intérieure et l'on peut penser que, dans les temps anciens, c'est-à-dire du temps des véritables Adeptes, ceux-ci obtenaient une Connaissance unique qui était à la fois la Qabal, l'Alchimie et l'Astrologie.

    Quand on approche de la Connaissance unitaire, quelle que soit la voie par laquelle on est passé, on a la Connaissance dans les autres disciplines. Ainsi, le problème des planètes a été connu depuis très longtemps car tous ceux qui ont suivi une discipline ésotérique, même si ce n'était pas l'astrologie, ont reçu par contact intérieur des notions correctes sur les différentes planètes, leurs actions, et sur tous les mécanismes de la Nature. Il n'y a pas à chercher la révélation dans des documents mais il faut que chacun se mette au travail sur l'aspect ésotérique de la discipline qu'il pratique pour essayer d'arriver par lui-même à sa propre révélation qui est pour chacun la seule qui compte…
    Lire la suite ici : Alch qabal astro dubuisalch-qabal-astro-dubuis-.pdf (129.39 Ko)