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  • Les Philosophes de la Nature (LPN) et le premier cours de spagyrie en français

    Les Philosophes de la Nature (LPN) et le premier cours de spagyrie en français

    L’alchimie en France avant LPN
    L’alchimie française de l’après-guerre fut certainement le royaume d’Eugène Canseliet, disciple unique et auto-proclamé de Fulcanelli, véritable personnage légendaire créé par E. Canseliet lui-même. Entouré du duo de choc Pauwels & Bergier (auteurs du best-seller « Le matin des magiciens »), ainsi que d’André Breton en quête d’un merveilleux local et de quelques autres, Eugène Canseliet a répondu à un besoin urgent de trouver une réponse aux questions que posaient le point de non-retour de notre civilisation technologique atteint un certain 6 août 1945 à Hiroshima. L’image de l’alchimiste sage, hors du temps, et pourtant à la pointe de la technologie nucléaire proposée par Canseliet dans son personnage de Fulcanelli permettait alors de croire en une issue possible de l’apocalypse nucléaire par un retour à la Tradition, teintée toutefois de raison et de science. Le Fulcanelli de Canseliet permettait le rêve et l’espoir et Canseliet était son prophète.
    Malheureusement, les adeptes de Canseliet avaient beau pomper, pas plus de Pierre Philosophale en vue que cosmogol 999 ! Il leur restait à écrire des livres abscons autant que possible, il leur restait à rêver, mais le vaisseau d’alchimie n’avançait plus…

    Jean Dubuis et LPN
    Jean Dubuis, personnage génial et charismatique, lui, avait trouvé une issue dans le travail du laboratoire alchimique dans sa fréquentation avec les milieux anglo-saxons, souvent portés sur le rosicrucianisme (Jean avait passé pas mal de temps à AMORC). Connaissant la Golden-dawn et Aleister Crowley, tout autant que la tradition alchimico-spagyrique rosicrucienne issue de Paracelse (Paracelse, d’après les écrits fondateurs rosicruciens fut une influence majeure du mouvement au XVII° siècle).
    Jean travaillait donc à la spagyrie et aux voies pratiques de ce courant anglo-saxon des Von Bernus et autres Albertus que Canseliet ignorait superbement.
    En 1979, pour fêter sa retraite de cadre de d'IBM, Jean fonde avec quelques amis l’association « Les Philosophes de la Nature ». L’association propose des cours par correspondance dans les domaines de la kabbale et de l’alchimie végétale et minérale, ce qui est assez novateur. L’influence anglo-saxonne est manifeste et offre une alternative à l’occultisme français vieillissant de l’époque, en l’occurence Canseliet pour ce qui est de l’alchimie.
    Le cours de Kabbale dispense un enseignement très pédagogique inspiré d’un surgeon de l’Ordre Hermétique de l’Aube Dorée (Golden-Dawn) et commence par offrir la première traduction du petit rituel du pentagramme, que tout le monde connait aujourd’hui dans ce domaine.
    Le cours d’alchimie commence avec une formation préliminaire de deux ans d’alchimie végétale, ou spagyrie. l’alchimie végétale apparait comme une voie préparatoire à la voie minérale, et laisse quand-même entrevoir quelques perspectives dans le domaine de la santé.
    Le cours d’alchimie minérale qui suit est assez brouillon, ce qui s’explique par le fait que ni Jean ni personne dans l’association ne prétendait maitriser le sujet, on était entre étudiants, les uns avec un peu d’avance sur les autres, sans autre prétention…
    Ces cours ont été écrit par plusieurs membres de l’association, chacun spécialiste dans son domaine.
    Jean a lui-même composé un programme original pour aborder l’ésotérisme d’une façon appropriée aux membres de l’association : le « cours d’ésotérisme général ».

    Ces cours ont offert une véritable alternative salutaire au courant dominant la scène alchimique à l’époque dont j’ai parlé plus haut. Pour la Kabbale, le cours de LPN a tout simplement permis de sortir de la tradition de Papus & consorts qui, il faut bien le reconnaitre, n’offrait plus grand chose non plus…
    J'ai suivi ces cours de 1984 à la fin de l'aventure en 1993 avec beaucoup d'enthousiasme. Ce fut une très belle période, très formatrice.

    Et puis, les choses et les gens, allant et venant, vieillissants ou reniants, l’association a dépéri, laissant à Jean le temps de refaire carrière outre-atlantique sous une autre étiquette, ce qui n’est pas le sujet aujourd’hui…

    Quoiqu’il en soit, une nouvelle association crée pour perpétrer la mémoire de l’enseignement de LPN a refondu les cours pour les proposer sur Internet : voyez le site http://www.portaelucis.fr/html/porte1.htm .

    Pour ceux qui préfèrent se reporter aux cours originaux, avec leur petit goût seventies inimitable, j’ai publié sur un autre site tous les cours ainsi que les journaux de l’association (le « Petit Philosophe de la Nature »). Ils sont donnés en PDF et vous pouvez les télécharger depuis ce site : http://www.gouttelettes-de-rosee.ch/pages/lpn.html .

    Pour plus de facilité, je vais essayer de les mettre sur ce site, mais en attendant, reste « Les Gouttelettes de Rosée ».

    Vous trouverez le cours de « spagirie » (sic) qui est une référence incontournable dans le domaine, bien que les choses aient beaucoup évolué depuis sa publication. Mais si les choses ont beaucoup évolué, LPN y est peut-être pour beaucoup !

    Et Hiroshima là dedans ?
    À l’époque de LPN et dans le milieu mystique, la conception générale du monde et de l’homme restait plutôt créationniste. C’est à dire que l’on considérait que l’homme était supérieur au reste de la création et que l’initiation prenait la forme d’une élection divine. Pour faire simple, l’élu quittait alors le monde pour aller retrouver Dieu.
    Il faudra attendre le développement de l’écologie (autre nécessité après Hiroshima) pour retrouver un sens naturel à « l’initiation ». Aujourd’hui, il est devenu presque commun de concevoir l’éveil de l’homme comme une retrouvaille avec la nature, une fusion dans l’existence, et non une extraction vers un au-delà…
    LPN n’a probablement pas joué directement un rôle dans cette nouvelle conception de la réalisation spirituelle comme étant un retour dans l’Eden du monde, mais il est possible que l’association et son intérêt pour l’alchimie végétale, la spagyrie, ait insensiblement contribué au développement des médecines naturelles végétales (Herboristerie, phytothérapie…) parmi lesquelles la spagyrie tient une place non négligeable. Ce retour aux médecines naturelles, avec le retour des sorcières, le retour à l’expérience végétale… a lui-même permis ce mouvement naturel d’une mystique plus naturelle, plus intégrée dans le cycle de la vie.

    Et Fulcanelli ? Mort ?
    Je tenterai un autre jour un commentaire sur ce merveilleux corpus alchimique français de la belle époque. En tout cas, soyez rassurés, mon introduction sur Canseliet ne voulait aucunement bousculer l’(es) auteur(s) de la plus belle encyclopédie alchimique classique que sont « Le Mystère des Cathédrales » et « Les Demeures Philosophales » (auteurs multiples et inconnus)…

    Les cours et journaux de LPN (publications originales) : http://www.gouttelettes-de-rosee.ch/pages/lpn.html


    Matthieu Frécon, Sarreyer, 25 Novembre 2020

    ps. Tout ça juste pour donner le lien vers les cours originaux de LPN…

  • L'Alchimie et les traditions locales (retour de la Réunion)…

    L'Alchimie et les traditions locales…
    Monde végétal…

    Je reviens d’un séjour de 3 semaines sur l’île de la Réunion. J’y ai donné des stages de spagyrie, de distillation, et Kabbale. J’ai eu l’occasion de voir et goûter fruits, herbes &c… esprits locaux…

    Devenir alchimiste à la Réunion porte à réfléchir sur certains points, bouscule certaines habitudes… Par exemple, dans la tradition alchimique occidentale il est convenu que le seul produit de la vigne donne un « Mercure » spagyrique de qualité. Il est vrai que la vigne et l’alchimie sont arrivées ensembles de la même région méditerranéenne et leurs histoires sont très liées sur tous les plans. De plus l’esprit-de-vin est réellement un alcool d’excellente qualité et très pratique pour les extractions alcooliques ou acétiques (le vinaigre est un alcool oxydé, donc un peu plus décomposé). Mais à la Réunion, du vin, il n’y en a pas. Alors est-ce qu’il faut l’importer pour sacrifier à l’autel de la Tradition où est-ce qu’il faut chercher à réinventer l’alchimie pour l’adapter aux nouvelles conditions d’existences locales ?

    C’est une question intéressante que de mettre en perspective le but et les principes de l’alchimie d’une part, et les pratiques qui en découlent selon le contexte socio-culturel, géographique &c… d’autre part.

    Le mystère du vin, en alchimie comme à la messe, est lié au mystère de la vie et de la mort. La mort étant considérée comme un processus de transformation de la vie, une étape. La fermentation alcoolique et sa distillation est l’une, mais non la seule, des possibilités pratiques pour extraire et conserver la vie dans le règne végétal.
    J’ai autrefois connu un spagyriste lorrain qui, sans complexes, utilisait à la saison son laboratoire alchimique pour se faire quelques litres d’eau-de-vie de mirabelles. Il utilisait également sans complexes son esprit préféré pour ses travaux spagyriques (l’esprit de vin était alors remplacé par l’esprit de mirabelles). Les principe étaient respectés, son goût personnel aussi, et ses élixirs personnels étaient bien faits.
    Pour revenir à la Réunion, qui n’a rien à envier à la Lorraine en matière de fruits bien sucrés, l’alcool dominant sur place est évidemment le Rhum. Utiliser du rhum industriel pour nos préparations locales n’a pas tellement de sens d’autant qu’il est facile de mettre en fermentation et distiller soi-même du jus de canne à sucre (bio) et que les produits fait soi-même ont toujours infiniment plus de valeur que les produits du commerce (clin d’œil taquin pour les utilisateurs de carbonate de potassium industriel). L’esprit obtenu est de bonne qualité pour l’alchimie et facile à fabriquer. La canne est une belle plante, exubérante, généreuse…
    Je suis sûr que Sigismund Bacstrom, médecin alchimiste rosicrucien du XVIII° siècle qui a séjourné à la Réunion aura précédé notre chère Viviane le Moullec dans l’utilisation du Rhum pour ses élixirs « péïs » (« locaux » en créole).

    Pour continuer encore un peu sur ce sujet du choix de l’alcool. Il est traditionnellement convenu que l’esprit de vin est un mercure « universel » dans le règne végétal. Alors, je  reconnais à l’alcool de vin de belles qualités qui sont : facilité d’accès et de fabrication, un goût agréable et souple qui s’adapte bien aux travaux de teinture sans laisser trop d’emprunte au niveau gustatif, légèreté de goût et d’ivresse (pas pâteux ou gras comme un alcool de grain - bière par ex. - ou de pomme de terre qui sont à base d’amidon et non de fructose). De plus culturellement, le vin est un symbole très ancré qui relie l’image biblique (le christ utilisant le vin ou le vinaigre, dans le Cantique des cantiques &c…) à toutes les tables d’Europe. Au niveau santé, le vin rouge est encore un excellent remède pour prévenir du cholestérol, antioxydant &c… Mais à part ça, quand on parle d’universalité de l’esprit-de-vin comme mercure spagyrique végétal il est fait référence à la théorie paracelsienne des signatures. Il se trouve que parmi les domaines de recherches qui ont fait évoluer la spagyrie et l’alchimie ces dernières décennies, la théorie des signatures n’a pas progressé et il serait temps d’y réfléchir pour mieux comprendre ce concept et vérifier les attributions traditionnelles. Sans refuser purement et simplement le caractère universel de l’esprit-de-vin, je préfère attendre que la connaissance ait avancé dans ce domaine pour juger de l’opportunité d’en faire un usage aveugle. Je remets en question cette notion de théorie des signatures pour y réfléchir et la éventuellement la faire évoluer.
    En attendant, je ne peut pas repousser l’idée que l’esprit de canne est sans doute un excellent support de la vie végétale à la Réunion et j’encourage les alchimistes réunionnais à couper la canne à la saison.

    Il y a d’autres aspects de l’alchimie traditionnels qui sont encore sujets de réflexions. Ainsi le rythme annuel avec 4 saisons qui lie l’activité alchimique à l’agriculture en Europe n’existe pas sous les tropiques. En effet, le rythme annuel de croissance des végétaux est atténué par la latitude tropicale et par l’activité  permanente du volcan qui dynamise sensiblement la vitalité générale des habitants, végétaux et animaux. De plus, l’île de la Réunion est jeune (2 ou millions d’années, l’enfance de l’île…), ce qui augmente encore sa vitalité et son énergie. De même, le système symbolique astrologique qui soutient notre calendrier hermétique, et son développement par Rudolf Steiner (biodynamie) sont peut-être sources de réflexions et d’adaptation à cette île tropicale de l’hémisphère sud.

    D’ailleurs cette activité volcanique est un sujet d’étude alchimique complexe qui devrait suggérer de nouvelles voies, de nouvelles philosophies et pratiques. Pour les spécialistes de l’alchimie minérale, le sous-sol est très pauvre, mais le feu est tellement présent que l’alchimiste ne peut que s’y sentir chez lui…

    Si le sol et les minéraux sont pauvres, il n’en n’est pas de même avec le monde végétal. La vitalité et l’organisation du biotope sont remarquables et sujet d’observations originales de la nature. Sur un plan plus classique, la flore est évidemment différente de la nôtre et de nouvelles gammes d’élixirs végétaux sont à inventer. Il n’est pas certain que la base de phytothérapie et d’herboristerie classique telles qu’elles se sont développées en occident soient la meilleure piste à suivre. Il est peut-être intéressant d’inventer une nouvelle « matière médicale » spagyrique locale inspirée d’une relecture originale de la nature comme Hahnemann l’a fait en son temps sans s’aider de la matière classique de son époque, et comme Bach le fera après Hahnemann sur des bases encore originales.
    J’en profite pour rappeler que la spagyrie et plus encore l’alchimie sont basées sur une philosophie de la nature unitaire. L’alchimiste a une conception unitaire de la nature et cherche la médecine universelle (unique donc). Dans la mesure où il utilise les vertus (le caractère, le « soufre spagyrique ») des plantes, il travaille avec un mélange de ce caractère universel de l’existence et le caractère particulier de chaque être (les plantes). La spagyrie a peut-être parfois trop flirté avec la conception de la nature des herboristes qui la considère dans sa multiplicité. Sans prétendre a une supériorité de l’une ou de l’autre conception de la nature, il faut quand-même reconnaitre leurs spécificités réciproques pour mieux se positionner, selon sa conception personnelle des choses.
    Pour résumer cette question, se promener dans ce paradis végétal puissant tel un Robinson sur ne nouvelle île est une opportunité de réinventer sa conception de l’organisation de la nature, et de réinventer le sens de la vie pour inventer une nouvelle médecine spagyrique.

    Un autre élément qui saute aux yeux de l’alchimiste est la lumière et le fait que l’océan soit toujours plus ou moins en vue. Il est évident que les voies alchimiques qui utilisent la lumière solaire, particulièrement quand elle est réfléchie sur l’océan sont à privilégier. Je pense évidemment aux voies développées par Stéphane Barillet qui a d’ailleurs choisi d’habiter un temps sur ces îles tropicales.
    Sur l’île de la Réunion, on peut penser aux calcinations solaires dont la technique remonte aux déserts du moyen-orient dans l’antiquité (Ezéchiel). Mais on peut aussi penser aux travaux sur le sel de mer et sur la flore et la faune marines (attention aux requins quand-même !).

    Bref, moi qui habite quand-même au pays de Paracelse, j’ai un peu de nostalgie en pensant à un laboratoire dans la forêt tropicale réunionaise, face à l’océan et ses soleils couchants… ça me plairait bien de réinventer l’alchimie, de réinventer la vie en sirotant un verre de « Pierre de canne (1)»…

    Matthieu Frécon, Sarreyer, mars 2020.

    Le labo 1

    (1) Version « péïs » de ma « Pierre de Vin », qui est un élixir alchimique pour l’entretien de la santé.

  • Le principe Mercure

    Le principe Mercure

    La monade he roglyphique john dee

    En Spagyrie, le Mercure est l’un des trois principes qui constituent l’être avec lequel nous travaillons, une plante le plus souvent. Les deux autres principes sont le Soufre et le Sel.
    Le Mercure a une place privilégiée en Spagyrie puisqu’il représente le principe de Vie, la vie qui est à l’origine de l’existence et qui est, finalement la raison d’être de l’alchimie toute entière.
    Une petite remarque s’impose déjà : je parle bien ici des trois principes définis par la spagyrie, et non par d’autres voies alchimiques plus anciennes, d’autres façons de concevoir ces principes. Je m’expliquerai un peu plus en fin d’article.

    Tout d’abord, le symbole de Mercure.
    Mercure est l’équivalent romain de l’Hermès grec, et du Thôt égyptien. Hermès est quelque part le Saint Patron de toute l’Alchimie. Auteur légendaire de la Table d’Émeraude qui est l’un des textes fondateur de l’alchimie et qui fait le consensus général dans toute la tradition, et père de la tradition hermétique dans laquelle s’intègre l’alchimie depuis la renaissance. Mercure est aussi un dieu plein de paradoxes : il est le messager des dieux, avocat des menteurs, des voleurs… il vole dans les deux sens du terme, il parle toute les langues et reste « hermétique », incompréhensible…
    En tant que distillateur de spiritueux, j’ai une affection toute particulière pour cet esprit joueur, peu viril et presqu’un enfant qui sait quand-même prendre à l’occasion la place de Mars ou de Pluton dans la couche de Vénus (Vénus est alors représentée par le cuivre de mes alambics). Le Mercure-esprit en tant que spiritueux est fixe puisqu’il se conserve. Il capte et retient les âmes (c-à-d les Soufres : les principes des plantes, leurs odeurs, leurs couleurs, leurs vertus…). Il reste toutefois volatil et, distillé, les emmène dans ses vapeurs invisibles…
    Mercure, dieu de la médecine sait produire des esprits, des alcools qui sont tout à la fois des poisons et des remèdes, parfois poisons pour le corps du buveur et remèdes pour son âme, parfois le contraire… Il est encore à la base de la parfumerie, qui est profonde comme une antique médecine du corps et de l’âme peut l’être, et superficielle comme l’est la cosmétique de notre époque…

    Mais en Spagyrie, il représente la Vie de la plante, ou la Vie dans l’élixir. On le capte lorsque la vie de la plante s’en va. Ce moment fragile de l’existence qui signe l’arrivée - la naissance, ou le départ - la mort, de l’être dans « cette vie ». C’est en travaillant sur le processus de décomposition, de putréfaction, ou de fermentation, que l’on capture et que l’on fixe ce messager de la Vie. Fermentation d’abord qui met en mouvement et en évidence notre vie, puis distillation pour la fixer ensuite s’il s’agit de fermentation alcoolique. La fermentation est connue pour être la clé qui ouvre le mystère alchimique de la vie.
    Une fois enfermé dans son flacon, Mercure saura retenir la vie environnante, par exemple la vie des plantes qui y sont mises en macération. La teinture obtenue sera fixe, son énergie sera conservée.

    En dehors de l’aspect fermentation, on peut dire qu’un Mercure est une matière qui capte, fixe, et conserve la vie. L’alcool est le Mercure le plus utilisé par les alchimistes/spagyristes, mais il y en a d’autres : le vinaigre, qui est un alcool oxydé (un peu plus décomposé) fonctionne aussi. L’éther, qui est fabriqué en versant un acide sur une vapeur d’alcool fait aussi partie de cette catégorie (je déconseille l’expérience…). Plus éloigné, mais qui répond aux mêmes critères, l’ammoniaque qui est le fruit de la fermentation des animaux est un Mercure animal. L’ammoniaque est très actif sur le cerveau reptilien, le cerveau alaimbique ;-) … Il résonne profondément en nous, mais reste quelque peu toxique ! Un ammoniaque très finement distillé a une odeur qui touche au sublime et nous fait appréhender le mystère de la vie animale. Je déconseille toutefois une étude trop approfondie de cette matière un peu forte pour notre cerveau fragile… Encore plus loin, pourrait-on considérer le sel, je parle maintenant du sel de mer, comme un Mercure ? En effet, si le sel n’est peut-être pas le fruit d’une fermentation (processus de décomposition au moment de la mort), il est peut-être le fruit d’un processus de création (naissance) puisque l’on considère aujourd’hui que c’est dans les eaux saumâtres qu’apparait la vie dans son état le plus primitif ? Toujours est-il que le sel de mer possède lui aussi la vertu de capter et de conserver la vie. Enfin, le sel de mer permet une fermentation des végétaux que l’on commence à découvrir : la lacto-fermentation (sauf en Alsace où l’on sait depuis toujours que l’on ne peut pas vivre sans choucroute). Pour conclure avec le sel de mer, je précise que lorsque Paracelse parle du Sel (principe Sel), la plupart du temps il parle du sel de mer, ou du sel gemme que l’on trouve dans les mines de son beau pays, c’est la même chose.

    Voici pour le principe Mercure en Spagyrie, le principe de la vie, du mouvement, du paradoxe… Le principe par excellence. Le principe chanté par Rabelais et sa Dive Bouteille aussi. Le principe qui trinque (« Santé ! »)…

    °°°°°°°°°°

    Mais pas seulement…
    Pour conclure en ôtant toute ambiguïté avec cette question épineuse des principes il me faut revenir sur cette question de polysémie des principes alchimiques.
    En effet, l’alchimie la plus traditionnelle connait deux principes : le Soufre et le Mercure qui ne correspondent pas du tout aux trois principes paracelsiens que j’ai présentés dans le cadre de la spagyrie.
    Soufre et Mercure, dans ce cas, sont les deux polarités de l’ensemble primordial. Il s’agit du couple créateur-créature (création). Ce sont les pôles positif et négatif, l’actif qui engendre l’existence, et l’existence dans son ensemble. C’est encore l’énergie qui féconde, et la matière qui est fécondée. Enfin, dans l’imagerie alchimique, c’est le Roi et la Reine, le Soufre solaire et le Mercure lunaire.
    Dans ce système symbolique, votre matière prête à être fécondée par le Feu Secret est un Mercure. Ce Mercure peut avoir un aspect salin, pourquoi pas ? ou toute autre apparence. Il reste que c’est, sur le plan de sa fonction, un Mercure. Ce Mercure sera fécondé par le Soufre solaire, sous l’aspect d’une huile dans certaines voies métalliques humides, ou de rayons lumineux pour les voies sèches… Peu importe, cette énergie a pour fonction de féconder le Mercure et de le transformer en Pierre Philosophale.
    Ici, dans ce symbolisme binaire, c’est le Soufre qui apporte la Vie et le Mercure qui la reçoit et la développe.

    Pourquoi ce Mercure porte-il ce nom ? C’est probablement en relation avec la voie du cinabre. C’est une voie ancienne qui travaille avec le cinabre qui est un minerai de mercure. De même, le Soufre est aussi en relation avec certains travaux qui utilisent le soufre natif. Des fois, en alchimie, les choses sont plus simples que l’on croit…

    Les deux systèmes symboliques sont incompatibles, insolubles. Il faut savoir lequel est utilisé lorsque l’on lit le mot Mercure ou le mot Soufre pour savoir de quoi il s’agit. Avec cette clé, il vous sera facile de comprendre ce que sont, ou ce que peuvent être les principes alchimiques.

    Matthieu Frécon, Sarreyer, juillet 2019

     

  • L'Or des alchimistes

    L’Or des alchimistes
    Or

    Lorsque l’on parle d’alchimie, l’or est la matière la plus citée. L’apparition du métal précieux, au sens propre comme à l’imagé, signe la consécration de l’alchimiste. la transmutation d’un métal en or est encore aujourd’hui considérée comme l’aboutissement de l’œuvre et la preuve irréfutable de l’adeptat.
    Si aujourd’hui l’on admet en général l’existence d’une alchimie spirituelle, non matérielle ou non matérialiste, ou encore l’existence d’une alchimie orientée vers une médecine pour l’homme destinée à sa santé ou sa réalisation spirituelle, l’or est alors considéré, par extension, comme un symbole de perfection. Le fait que le métal solaire ait longtemps été l’étalon de la fortune a évidemment contribué à sa réputation, et son incorruptibilité en fait une référence spirituelle et une valeur sure.

    L’alchimie est un domaine de connaissance des plus mystérieux et des plus malléables. Dans ce domaine, il semble que tout soit possible, et surtout tout et son contraire… Les sages sont aussi des escrocs et les escrocs des sages (Edward Kelly, Cagliostro, et pourquoi pas Patrick Burensteinas ?…). Les recettes les plus farfelues sont des allégories et en même temps sont clairement des recettes de cuisines dont le détail des fabrications est explicitement décrit. Les matières décrites suggèrent des principes cachés (Sel, Soufre, Mercure) quand dans le même temps ils parlent parfois des matières communes sans la moindre allégorie (quand Paracelse parle du Sel, il parle la plupart du temps du sel commun utilisé en cuisine, le Soufre désigne du soufre physique dans certaines voies, et il en est de même pour le mercure, - le cinabre -) &c… Un exemple frappant est le symbole de la piraterie qui est composé de deux tibias croisés surmontés d’un crâne.
    Tibias
    Tel alchimiste comprendra que les tibias représentent la stibine (stibia), c’est à dire le fameux antimoine, quand d’autres comprendront que les « tibias » désignent tout simplement les ossements chers à Ezéchiel et à Nicolas Flamel. Le plus merveilleux là-dedans est que tibias et stibia sont bien des matières premières que les alchimistes travaillent l’une comme l’autre et de plus, qu’ils travaillent parfois de la même façon (décrite en détail d’abord par Ezéchiel et enfin par Stéphane Barillet dans son « Grand Œuvre Alchimique ») ! La calcination solaire des ossements donne alors une médecine pour l’homme quand celle de l’antimoine (purifié sous la forme de régule) donne une médecine métallique destinée à la transmutation.
    Soit dit en passant, c’est ce travail, dans sa version ossements en tous cas, qui est décrite dans l’allégorie de l’Arbre sec qui reverdit avec l’aboutissement du travail. Cet arbre mort désigne encore les os par le truchement d’un jeu de mot en hébreu puisque dans la langue d’Ezéchiel Os se dit « Etsimoth » soit Arbre (Etz) mort (Moth).

    La grande énigme de l’alchimie, celle qui excite la curiosité et laisse en arrêt bien des alchimistes sur les starting-blocks (et sans que jamais ils ne démarrent sur la voie…) est la question de la Materia Prima, la Matière Première.
    Matière Première est souvent entendue comme la matière avec laquelle l’alchimiste commencera son travail comme la farine serait la matière première du boulanger ou le raisin celle du vigneron. En réalité, il faut entendre « première » comme celle qui est à l’origine (or-est-gène) de l’existence.
    C’est là que les pièces du puzzle de mon exposé s’assemblent : la matière première, celle qui est à l’origine de l’existence est, pour les alchimistes, la lumière « que l’on a en permanence sous les yeux sans cependant la voir » (Fulcanelli), la lumière solaire. Or, cette lumière se dit en hébreu « Aur » (« et Dieu dit « Que la lumière - Aur - soit, et la lumière - Aur - fût » Gen. 1.4). Voici l’Or des alchimistes, et voici leur matière première. Ce n’est pas la place ici de faire une interprétation kabbalistique du mot Aur (Aleph, Vav, Resh) qui confirmerait ce sens d’énergie primordiale et solaire, mais il est confondant de voir à quel point il prend en Kabbalah le sens de l’or-matière première des alchimistes.
    Et la transmutation ? et bien, comme je l’ai souligné plus haut, tout semble possible en alchimie, tout et son contraire, et si la transmutation est une allégorie qui désigne la transmutation d’une matière en lumière, ou dans une moindre mesure l’ajout de lumière dans une matière, il semble qu’elle soit aussi une réalité au sens stricte, de nombreux témoignages l’attestent, mais je n’ai pas de photos à vous montrer pour confirmer la chose…

     Pour terminer sur une note réaliste et encourageante, contrairement à l’or de nos trésors, Aur, la lumière n’est pas incorruptible puisque c’est elle qui se condense pour former notre monde mortel, mais encore, contrairement à l’or de nos banquiers elle est gratuite et se donne à qui prend la peine de la recueillir, de la fixer, et de la rendre assimilable, comme l’est la Pierre des Philosophes…
    C’est sur cette note, cet encouragement à aborder la pratique alchimique que je vous laisse la préparation d’une petite merveille de l’alchimie. C’est un petit élixir qui contient tous les principes de cette voie des ossements, qui contient toute la méthode pour concentrer et fixer la lumière et l’absorber sans danger mais avec un bénéfice tout à fait réel malgré la discrétion des effets (c’est d’ailleurs aussi bien comme ça : la transformation intérieure est rarement une partie de plaisir…). C’est « L’Elixir solaire » que Stéphane Barillet avait publié dans le matériel offert quand il faisait la promotion de son premier cours « Le Grand Œuvre Alchimique ».
    Cet élixir se prépare quand on en a l’occasion, chaque jour si c’est possible. Il est susceptible de développements extraordinaires, mais c’est sous cette forme simple qu’il offre le plus bel exemple que je connaisse dans le travail alchimique d’équilibre entre douceur et efficacité.

    http://www.atelier-spagyrie.ch/pages/ressources-et-documents/l-elixir-solaire-de-stephane-barillet.html

    Matthieu Frécon, Sarreyer, juillet 2019

  • Wild Rose

    Elixir floral d’églantier


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    L’églantier, Rosa Canina, donne l’élixir floral créé et appelé par le Dr. Edward Bach « Wild Rose ». Il apparait redonner le goût à la vie.
    Très facile à faire soi-même, les élixirs floraux du Dr. Bach sont une excellente approche vers l’auto-médication, « Soigne-toi toi-même » est d’ailleurs le sous-titre de son ouvrage « La Guérison par les fleurs » qui décrit cette médecine dans ses principes, ses procédés de fabrication, et sa matière médicale (les 38 fleurs).

    Cet élixir d’églantier a été fabriqué selon ces préceptes très simples, mais dans un environnement protégé et réalisé avec soin. Les fleurs sont cueillies au moment de la fabrication, sur place. L’eau vient d’une source voisine, également recueillie sur le moment. Les fleurs délicatement déposées à la surface de l’eau sont exposées 4 heures au plein soleil, dans un ciel sans nuages. L’élixir est ensuite fixé dans de l’alcool de vin (vin bio et nature) distillé par nos soins dans des alambics en cuivres, chauffés au bois et conservés dans des fûts de chêne sans aucun ajout (les cognacs sont habituellement édulcorés et colorés). L’ajout d’alcool est calculé pour donner un élixir qui titre 20 % d’alcool, ce qui permet la conservation. L’élixir est enfin dilué selon la méthode homéopathique (Bach était un médecin homéopathe) au 240ème, ainsi qu’il semble que Bach le préconisait.


    Maceration 3 petitLa source

    Quelledifférence y a t-il entre cet élixir et l’élixir floral de Rose également proposé par Edelweiss Distillerie ?


    Elixir Floral Rose

    L’Élixir floral de Rose est fait avec une rosa Gallica que je cultive (bio). La rose est plongé dans l’eau, attachée par une ficelle, puis libérée après l’exposition. C’est un procédé que l’on utilise notamment pour les fleurs protégés et rares (c’est comme cela que je ferai mon élixir d’Edelweiss sauvage cet été). L’eau utilisée pour la macération est une eau de rose distillée par mes soins dans la même plantation. L’alcool utilisé est aussi un alcool de rose que je fabrique et distille sur place, l’année précédente.
    Cet élixir est donc plus éloigné de la façon originale du Docteur Bach qui préconisait avant tout la simplicité. J’ai développé ce travail à partir des travaux du Dr. Bach dans le cadre de mon travail de recherche sur la Rose, en ayant bien conscience qu’il s’agit d’un développement et non de la méthode originale pour laquelle j’ai une grande estime. Cet élixir de Rose est apprécié par son odeur et son goût de rose qui le rend très agréable et permet une profonde détente.

    L’Élixir floral de Wild Rose reste conforme à la méthode préconisée par Edward Bach qui le conseille pour ceux qui, résignés, ont besoin de retrouver le goût de la vie.

    Comment faire ses élixirs floraux ? voyez cet article : http://www.devenir-distillateur.com/blog/alchimie-medecines-naturelles/c-est-le-printemps-la-saison-pour-faire-ses-elixirs-floraux.html ainsi que : http://www.devenir-distillateur.com/blog/alchimie-medecines-naturelles/elixir-floral-de-rose.html

     

     

  • Capturer l’Esprit Vital, une application en cosmétiques

    Capturer l’Esprit Vital, une application en cosmétiques

    Lors de mes formations de spagyrie, j’ai l’habitude d’encourager les participants à s’approprier la philosophie et les techniques présentées pour les intégrer à leurs centres d’intérêts ou à leur activités professionnels. Les fabricants de cosmétiques sont les premiers à voir l’intérêt de la spagyrie dans le cadre de leur branche. C’est cette idée que je veux développer maintenant. Les baumes

    En alchimie, comme en magie ou en sorcellerie, tout autant que dans les domaines de la santé ou du bien-être, la notion d’Esprit Vital est la même. C’est un point commun entre Paracelse et Hahnemann qui emploieront des procédés proches pour atteindre le même résultat dans des domaines au départ différents. C’est ce qui réunit l’alchimiste avec le paysan biodynamiste, l’un pour ses élixirs, l’autres pour ses légumes…
    À la veille de la première pleine lune de ce printemps, au moment ou les spagyristes se préparent à la récolte de cet Esprit par la récolte de la rosée, et où les sorciers préparent leurs talismans ou leurs breuvages chamaniques, je vous propose de mettre en œuvre ces mêmes principes pour la confection d’un baume.

    Un baume, c’est un mélange de cire d’abeille et d’huiles végétales chargées des extraits des plantes qui y auront macérées. On y rajoute souvent des teintures alcooliques de plantes, et des huiles essentielles. Tous ces ingrédients ne sont pas toujours nécessaires, et l’on peut au contraire enrichir encore la composition, mais cette liste est grosso modo la base de la composition d’un baume.
    Ce n’est pas ici mon propos que de faire un cours sur la fabrication des baumes, et je n’en serais d’ailleurs pas capable, il ne s’agit que de donner un exemple que vous pourrez développer à souhait…

    Dans la fabrication de votre baume, la première opération consiste dans la fonte de la cire d’abeille. C’est le point qui nous intéresse.

    La cire est connu en talisman pour être un support d’énergie Vitale, ou énergie astrale. C’est « l’Aimant » par excellence dans le règne animal qui, sans être végan, ne nécessite heureusement pas de sacrifice (comme pourrait l’être le sang). Une figure talismanique pourra être gravée dans la cire d’abeille, ou la feuille inscrite pourra être imbibée de cire. De même, une bougie de cire chargée de symboles &c…
    De plus, il est notoire que c’est dans la matière à l’état liquide que les influences astrales se fixeront. Il est donc d’usage de faire, de fondre, le talisman ou la bougie au moment adéquat. Autrement dit, de procéder à l’étape de fonte de la cire à ce moment.
    La cire refroidie et durcie saura conserver l’énergie ainsi acquise pendant le moment d’ouverture à l’état liquide.

    Je ne vous propose pas de fabriquer votre baume à un moment précis au niveau astrologique, planétaire, je vous laisse étudier la question avec des spécialistes tels que mon ami Vincent Lauvergne par exemple qui est beaucoup plus compétent que moi dans cette matière. Mon domaine étant l’alchimie, je me bornerai à utiliser une pratique courante dans le cycle annuel du travail alchimique : la récolte de l’Esprit Vital contenu dans la rosée par la déliquescence obtenue par exposition aux pleines lunes de printemps. Ce travail se fait avec un aimant minéral : le sel (sel de cuisine ou sel végétal de calcination). Ce travail est détaillé dans cet article : http://www.atelier-spagyrie.ch/blog/spagyrie-medecines-alchimiques/le-travail-de-la-rosee.html auquel je vous invite à vous reporter.
    Ici, vous l’aurez compris, il sera question de faire fondre la cire d’abeille sous les rayons de la pleine lune (de printemps de préférence), et d’imbiber doucement les ingrédients tels que les huiles végétales, teintures mères, et huiles essentielles. Le refroidissement pourra se faire à la faveur de la nuit si l’on ne craint pas trop l’humidité (pour votre baume, pas pour vos rhumatismes !). Votre baume sera ainsi chargé de l’Esprit Vital transmit par l’humidité lunaire…
    Libre à vous de profiter de ce moment de travail intime pour y imprimer votre propre esprit : méditation, prière, simple présence, tout est bon… Alchimiste vous pouvez aussi ajouter vos procédés habituels (les « feux secrets ») tels que champ magnétique (aimants), miroirs &c… Sorciers ou ecclésiastiques (c’est une vraie fête ce soir : il y en a pour tous !), profitez de la technique pour faire de ce baume un onguent ou une huile d’onction ! le procédé reste valide et éprouvé. Un onguent est un genre de baume qui remplace parfois la cire d’abeille et/ou les huiles végétales par une graisse animale, en général du saindoux. Votre baume préparé avec une plus grande proportion d’huiles sera plus onctueux et fera fonction d’huile d’onction (thérapeutique ou rituelle).

    Voici une recette simple de baume : Les ingredients
    (en poids) Cire : 10 % (entre 8 et 15 %). Huiles végétales 90 %
    On peut ajouter 1 % d’huiles essentielles et 5 % de teintures-mères (la proportion de cire reste identique, c’est l’huile végétale qui cède son poids).

    Les huiles végétales sont des huiles d’olive, de tournesol, de chanvre, d’amande douce, de jojoba… dans lesquelles on a mis des plantes à macérer au soleil de l’été. Pour la fabrication de ces huiles, vous pouvez vous reporter à cet article : http://www.devenir-distillateur.com/pages/il-n-y-a-pas-que-l-alambic-dans-la-vie/les-macerats-solaires.html

    Les teintures mères sont des macérations de plantes fraiches dans de l’alcool. Il n’y a pas meilleur alcool, ou esprit de vin, que celui que l’on fait soi-même et vous trouverez tous les éléments utiles pour le faire vous-même en consultant ça-et-là mon site www.devenir-distillateur.com .

    Le sel (sel de cuisine), je l’ai dit au début de l’article, possède lui aussi la vertu d’extraire et de conserver l’Esprit Vital et le caractère des plantes ou autres êtres qui lui sont adjoints. Ce sel déjà chargé peut être ajouté à votre préparation, il ne se dissoudra pas facilement, mais ce n’est pas un problème. Un baume peut être salé sans inconvénients.

    Joyeuses préparations pleines d’Esprit lunaire et Vital !

    Matthieu Frécon, Sarreyer, à la veille de la pleine lune de mars 2019.

  • Le travail de la Rosée

    Le travail de la rosée

    C’est le principal travail pratique sur la rosée de printemps pour le travail végétal.
    Il consiste en une déliquescence de rosée sur du sel dans le but soit d’imbiber le sel de l’esprit astral, soit de récupérer cet esprit sur un support approprié.
    Le sel utilisé est souvent du carbonate de potassium (cendres végétales cristallisées, comme le sel d’un élixir spagyrique classique). Ça marche bien au niveau de la quantité, mais pour aller un peu plus loin, on préfère utiliser le sel connu simplement sous ce nom, le sel de cuisine, qui est la matière que désigne Paracelse quand il parle de Sel (le principe) la plupart du temps.

    1. Préparation du sel :
    J’utilise du Sel de Guérande non traité.
    Laver le sel (le dissoudre dans de l’eau, filtrer, évaporer). Le sécher (broyer puis chauffer pour évaporer l’eau résiduelle, au four par exemple).

    2. Déliquescence : distillation de Rosée (Sel)
    Placer le sel en très fine couche sur une vitre ou un miroir exposé aux pleines lunes de printemps. La vitre doit être inclinée et des petites tiges de bois sont collées sur les bords pour diriger la déliquescence vers une sortie en entonnoir d’où l’humidité pourra couler dans un bocal (si la rosée est abondante, sinon, on ne récupérera qu’une pâte qui pourra servir à divers travaux).

    Si la rosée a été abondante, on récupère une eau salée dans le bocal que l’on distille au soleil le jour qui suit la récolte pour obtenir « l’alkaest » qui est un solvant pour extraire le Soufre (le « caractère »)des végétaux ou des minéraux (parait-il, je n’ai jamais fait ce travail dans le minéral).
    Si la rosée a été faible, alors on peut utiliser le sel humide (pâteux) pour divers travaux. C’est en général ce que je fais.

    Le Sel ainsi chargé de l’esprit astral peut être utilisé comme Sel pour la spagyrie. Il peut être aussi utilisé pour la « Pierre en 5 mn » de Stéphane Barillet (imbibition d’une teinture huile essentielle/alcool sur du sel de cuisine, voir blog du CFIO), ou pour faire des sels de bains "philosophiques", ou de la cuisine « longue vie »… Il peut aussi être utilisé pour faire une lacto-fermentation philosophique (une choucroute…) : c’est la base du procédé de l’élixir de Cagliostro. C’est une base très utile dans tout le travail de labo.
    On peut recharger ce sel en réitérant l’opération plusieurs nuits après avoir séché le sel au four ou en distillant, il sera d’autant plus fort.
    Le sel a un caractère mercuriel (au sens spagyrique) par son aspect conservateur. Comme l'alcool, il sait extraire et conserver l'énergie et les vertus des plantes qui y sont mises en extraction.

    Dans le cas de l’obtention de la rosée, il faut distiller au soleil le jour qui suit la récolte avec une tête de maure en verre pour charger l’alkaest d’esprit solaire (avec aimants, miroirs &c…). L’alkaest obtenu a une odeur d’acide chlorhydrique. Contrairement au sel imbibé d’esprit astral non distillé, il reste fragile et dois être utilisé assez rapidement.

    Les nuits de pleines lunes sont réellement des moments privilégiés, mais on peut fabriquer ce sel plus ou moins philosophique pendant tout le printemps, voire été, si on a besoin d’une bonne quantité.

    Facile !
    Bonnes récoltes nocturnes !


    Matthieu Frécon, Sarreyer mars 2019

    Sources : Stéphane Barillet : Le Grand Œuvre Alchimique, Denis Labouré : L’élixir de Cagliostro, et LPN principalement.

     

  • Homéopathie : Faire son Arnica

    Faites-le Vous-même !
    Kit de préparation homéopathique d’Arnica

    (Cet article forme le contenu du livret explicatif d'un kit de préparation du remède homéopathique Arnica fait et vendu à Edelweiss Distillerie en décembre 2018)
     

    Guéris-toi toi-même : Arnica Montana

    Cette paraphrase de l’inscription de Delphe (« Connais-toi toi-même ») par le Docteur Bach dans son merveilleux petit livre « La guérison par les fleurs » (1933) est le point de départ à notre époque du retour à la préparation maison des remèdes courants et à l’auto-médication.

    Il est temps pour chacun de se réapproprier l’art de se soigner soi-même et de préparer ses propres remèdes, dans la mesure où la vie n’est pas en danger, et dans la mesure où vous avez un professionnel de santé compétent pour vous accompagner et prévenir des problèmes graves. Pour ce qui est de l’entretien courant de la santé, il existe de nombreuses médecines populaires ou savantes qui sont assez simples à mettre en œuvre telles que l’herboristerie, l’aromathérapie, les élixirs floraux, les tisanes (qui sont extrêmement sous-estimées), les bains (même remarque), et... l’homéopathie.

    La vie rurale au XX° siècle et avant, et les nécessités économiques avaient obligé nos parents à entretenir une tradition de soins maisons donnés de façon autonome. Les remèdes de grands-mères et autres « bonnes-femmes » succédaient aux guérisseurs et aux sorcières d’antan. La pensée rationaliste imposée par l’éducation nationale va bientôt anéantir ces traditions au profit de l’industrie médico-pharmaceutique et l’ont perdra bientôt la confiance et la connaissance des préparations naturelles faites simplement avec ce que la nature nous offre...

    Le problème avec ce « progrès » de la médecine chimique (qui en est un réel), est que les ordres des médecins et des pharmaciens ont agit follement en pensant que les

    merveilleuses solutions proposées par la médecine moderne pouvaient remplacer totalement les cadeaux de la nature, et que l’homme, l’être vivant, pouvait être réduit à un genre d’équation mathématique ou à une formule de composants chimiques, ce qui ne nous semble pas suffisant, au niveau de notre capacité à trouver un sens à la vie et à être heureux...

    Un petit retour à la nature s’est naturellement imposé, et les médecines « douces » se sont refait une petite place dans notre vie et l’entretien de notre santé. Ces médecines ont d’abord été proposées au public par des fabricants et des paysans/artisans (producteurs/distillateurs de plantes aromatiques par exemple), et puis avec le développement de la cybernétique (qui, stricto sensu, est la capacité à piloter sa vie), on a réalisé qu’il était possible de prendre en main sa propre santé, sans ni l’abandonner à la médecine dominante ni rejeter son aide qui reste précieuse dans beaucoup de cas.

    Un second pas est franchi et l’on commence à retrouver ou à réinventer les remèdes de nos grands-mères, la connaissances des plantes sauvages, les vertus de l’argile, de l’eau, des méthodes de dynamisation, de préparations &c...

    L’attention à la nourriture qui reste notre premier remède (« Que ton aliment soit ton seul médicament » attribué à Hippocrate) revient timidement dans une société ou il est devenu normal de se nourrir de produits industriels et chimiques qui me semblent plus toxiques qu’autre chose (mais leur prix attractif est tellement irrésistible !). C’est sans doute le stade suivant dans la reconquête de notre santé.

    Pour l’heure, je vous propose de vous familiariser avec une médecine importante, la première médecine strictement expérimentale d’occident (50 ans avant Claude Bernard et la médecine chimique qui domine aujourd’hui) et qui pourtant reste simple d’emploie pour les problèmes courants et surtout - et ce sera une nouveauté pour beaucoup ! - une médecine facile à faire soi-même : l’homéopathie.

    Une médecine simple à préparer et à utiliser ?

    Simple à utiliser, pas forcément ! le système thérapeutique d’Hahnemann (fondateur de l’Homéopathie) est très complexe et demande une très solide formation pour être utilisé dans son ensemble. Mais une partie des remèdes sont quand-même faciles à utiliser dans le cadre de l’auto- médication pour régler bien des petits bobos sans connaissances approfondies, et en général sans risques. Ce sera le cas de notre préparation d’Arnica.

    Simple à faire ? Et oui, et c’est là sans doute une nouveauté pour beaucoup d’entre vous : il est très facile de préparer soi-même, chez soi, sans matériel sophistiqué la plupart des remèdes homéopathiques !

    Un peu d’histoire...

    Samuel Hahnemann (1755-1843) est un médecin allemand qui opéra une remise en question profonde de ses connaissances académiques de l’époque. Ses observations et la liberté qu’il s’est donné au cours de ses réflexions l’ont amené à délaisser la fidélité aux dogmes en vigueur au profit de l’expérimentation systématique, cinquante ans avant Claude Bernard qui est considéré comme étant le fondateur de la médecine expérimentale. J’attribue, sans avoir trop d’éléments, à Hahnemann une bonne culture paracelsienne, ce qui était courant chez les médecins à cette époque. Paracelse, médecin et alchimiste suisse- allemand - 1493-1541 - est une figure incontournable de la médecine jusqu’à une époque récente. Ses collègues ont toujours été très radicalement partisans ou au contraire détracteurs de sa philosophie et de ses pratiques, ce qui sera la même chose avec Hahnemann, l’histoire se répète ! Les suiveurs de Paracelse seront toujours très créatifs et de nombreuses médecines sont directement ou indirectement inspirées de sa pensée, telle l’homéopathie. Une étude sérieuse sur l’influence de Paracelse sur Hahnemann reste à faire qui révèlerait sans doute bien des aspects les plus intéressants de la doctrine de celui que l’on pourrait considérer comme l’un des pères des médecines utilisées actuellement, chimiques ou naturelles.
    Je ne ferai pas ici une étude approfondie des principes de l’homéopathie pour ne pas vous retarder trop longtemps avant de passer à la pratique et aussi parce que Hahnemann nous a laissé deux ouvrages magistraux et très accessibles (Hahnemann est un grand pédagogue et sa plume est limpide) que je vous encourage à étudier : l’Organon ou Art de Guérir (1810) qui donne les principes de la nouvelle médecine avec les procédés de fabrication, et son Traité de matière médicale (1811) qui détaille la préparation des remèdes homéopathiques.

    Voyons quand-même quelques principes fondamentaux qui nous guideront dans l’étude et l’utilisation de cette médecine si surprenante qu’est l’homéopathie.
    J’ai choisi des extraits de l’Organon pour résumer la pensée de Hahnemann. C’est peut-être une simplification un peu lapidaire mais cela nous suffira pour aborder la pratique de la préparation homéopathique.

    « Lorsqu’il s’agit d’un art sauveur de la vie, négliger d’apprendre est un crime » (conférence à Paris en 1835) Hahnemann se consacre à la guérison. Il est pragmatique. Pour guérir, il place l’utilité avant toutes choses.

    « L’idéal thérapeutique consiste à rétablir la santé d’une manière rapide, douce, et permanente » (Org. art. 2)
    « La totalité des symptômes seule doit servir de guide dans le choix des moyens propres à la guérison » (D’après Org. art. 6 et 7)

    Hahnemann reste pragmatique : les causes de la maladie ne l’intéresse pas a priori. Faire disparaitre ses symptômes de façon durable lui suffit. On peut s’étonner de cela mais on ne peut qu’approuver que l’urgence est dans la guérison totale et durable et non dans l’enquête sur les causes de la maladie qui restent secondaires.

    « Le médecin sait écarter de l’homme bien portant les conditions qui troublent la santé » (d’après Org. art. 4) L’homéopathie est aussi une médecine préventive.

    « la médecine homéopathique repose uniquement sur l’expérience » (L’esprit de la doctrine homéopathique, 1813) Si l’on associe ce principe à la déclaration d’Hahnemann cité plus haut sur l’obligation morale de guérir quand on sait le faire, on comprend mieux pourquoi le fondateur de cette médecine n’ait pas pris (ou n’ait pas perdu) de temps à chercher à donner une explication à son système thérapeutique. En d’autres termes, de façon humoristique on pourrait résumer la question comme cela : « Comment ça marche ? Je n’en sais rien, mais excusez-moi, j’ai des patients qui m’attendent ».

    Le principe des semblables (Similia similis curantur)
    « Pourquoi le brillant Jupiter disparaît-il dans le crépuscule du matin aux nerfs optiques de celui qui le contemple ? C’est parce qu’une puissance semblable mais plus forte, la clarté du jour naissant, agit sur les même nerfs » « Comment couvre t-on le fracas lointain des canons ennemis qui couvrent la terreur dans une armée ? Par le bruit assourdissant et tonitruant de la grosse caisse » (Org. art. 26)
    « Guérissez par la similitude des symptômes » (Org. art. 50)
    Ici, Hahnemann donne le principe de l’homéopathie qui est de soigner un ensemble de symptômes par un remède qui produit, sans dangers pour le patient, des effets similaires et va encourager le corps à provoquer la guérison. Ce principe est lourd de conséquences puisque l’on est obligé d’admettre que cela implique que le corps possède en lui- même la capacité à se guérir lui-même s’il y est encouragé.

    Le principe de similitude est contraire à la devise de Galien : Les contraires se repoussent (« contraria contrariis »)

    Isothérapie

    Ce principe de similitude n’est pas le principe des identiques qui est le fondement de l’isothérapie que n’approuvait pas Hahnemann (personne n’est parfait !) et qui est basée sur un principe très proche de l’homéopathie et lui emprunte la même technique de préparation des remèdes. Nous aborderons quelques exemples utiles plus loin. L’isothérapie est aussi le principe de base de la vaccination (même si celle-ci diffère quand à la préparation des remèdes).

    Principes de préparation des remèdes

    La médecine homéopathique suit donc ces principes. Elle est composée de remèdes choisis et préparés pour répondre à ce besoin de transmettre une information au corps qui ne lui nuira pas (non noscere, ne pas nuire est le principe fondamental que toute médecine est encouragée à respecter en priorité).

    Voyons maintenant les principes de préparation des remèdes
    « Les doses infiniment petites sont essentielles pour l’application de cette méthode curative » (Org. art. 68)

    « La médecine homéopathique dégage et libère pour son usage spécial les vertus médicinales immatérielles inhérentes aux substances brutes et cela jusqu’à un point qui paraissait autrefois inimaginable » (Org. art. 269)

    La dilution de la matière première permet de libérer son énergie de la matière. Elle permet aussi de supprimer la toxicité éventuelle de certaines substances brutes.

    « (...)grâce à l’action mécanique du frottement et de la succussion développe et exalte leurs forces pharmacodynamiques latentes » (Org. art. 269)
    « On connaissait empiriquement déjà (...) toute une série de modifications de diverses substances naturelles produites par frottement, d’abord l’élévation de la température, puis le développement d’odeurs. Enfin, l’aimantation de l’acier &c... » (D’après Org. art. 269)

    La dynamisation composée de la dilution et de la succussion (action de secouer) révèle et active le potentiel thérapeutique des matières diluées.

    « Par analogie, la trituration de toute substance médicinale les secousses imprimées à sa dissolution (dynamisation) développent graduellement les énergies médicamenteuses latentes qu’elle renferme et les met à jour, ou si l’on peut dire, « spiritualise » par désintégration la matière elle- même. » (Org. art. 269)

    La trituration est le mode de dilution des matières insolubles, elle consiste en un certain nombre de broyages dans un mortier en porcelaine rythmés par un protocole précis. Ce procédé est peu employé de nos jours.

    L’excipient (alcool ou sucre)

    « L’excipient non médicamenteux utilisé, dénué de toute action thérapeutique, joue cependant un rôle indispensable, quoique accessoire » (Org. art. 269)
    La dilution se fait dans de l’alcool, du « Brandwein » (alcool de vin, titrant probablement entre 50 % et 75 % d’alcool, et certainement pas puissant comme notre « alcool neutre » produit par les distilleries industrielles). Pour les solides insolubles, la trituration se fera dans du sucre (sucre de canne ou lactose à l’époque d’Hahnemann).

    Si l’on se souvient que Hahnemann est un médecin de campagne du XVIII° siècle qui visite ses patients à cheval (il semble que ce soit les cahots de sa monture qui lui aient inspiré la méthode de dynamisation), on peut alors imaginer que l’alcool (brantwein) utilisé n’était pas un alcool « neutre » produit par une distillerie industrielle qui aurait pu répondre aux normes en vigueurs actuellement pour la confection de médicaments. Il s’agissait plus probablement d’alcool distillé artisanalement par ce que l’on appelle aujourd’hui un bouilleur de cru (ou bouilleur ambulant) et qui titrait approximativement 50 à 75 % d’alcool.

    Il est certain qu’aujourd’hui la qualité énergétique d’un alcool blanc de bouilleur de cru, une prune des campagnes par exemple, est certainement meilleure qu’un pur éthanol à 90 % vol. issue de matières premières produites par l’industrie agro-alimentaire et stocké dans des bidons en plastic... Dans ma pratique homéopathique, j’ai une nette préférence pour ces alcools blancs non trafiqués titrants environ 50 % et contenant souvent une bonne dose d’alcools de tête (méthanol) et de queues, ce qui n’a aucune importance dans notre préparation puisqu’il ne s’agira pas de boire le remède comme on le ferait avec un spiritueux. Je vous encourage à préférer ces gnôles des campagnes à conditions qu’elles soient blanches (les alcools ambrés ont plus de risques d’avoir subit des colorations, édulcorations &c...).

    Le rôle de l’alcool, dans ce travail, est de diluer le remède, et de permettre la conservation de la préparation (et pour cela, 20 % d’alcool suffit).

    Hahnemann décrit en détail le procédé de dynamisation (dilution/succussion) avec l’utilisation de petits globules de sucre dissous dans l’alcool (Org. art. 269). Le procédé complet n’est plus pratiqué de nos jours pour laisser place à la méthode simplifiée que je vous propose plus loin. Même les grands laboratoires utilisent aujourd’hui un procédé basé sur ce que nous allons voir.

    Le principe est de diluer 1 goutte de la Teinture-Mère (Hahnemann crée ce néologisme pour distinguer sa teinture faite avec des plantes fraîches des teintures habituelles du Codex qui sont faites avec des plantes séchées) dans 100 gouttes d’alcool, et de secouer vigoureusement 100 fois pour obtenir la première dilution centésimale (1° Centésimale Hahnemannienne, ou 1 CH).
    Hahnemann ne semble pas approuver cette dilution jugée trop faible (il préfère diluer avec l’aide d’un petit globule imbibé dans 100 gouttes d’alcool, ce qui revient à un rapport de 50 000° au lieu du 100°... Voir Org. art. 270). Cette première dilution sera à nouveau diluée à raison d’une goutte dans un nouveau flacon contenant 100 gouttes d’alcool. Après succussion, on obtiendra la 2° centésimale (2 CH) et ainsi de suite... Une dilution à la 30° CH demandera donc l’utilisation de 30 flacons.

    La dilution désirée obtenue, on prendra soin d’en imbiber des granules de sucre pour terminer la mise en forme du remède (Hahnemann explique en détail la fabrication des granules dans l’Organon).

    La méthode Korsakov

    Korsakov était un collègue et disciple de Hahnemann qui a inventé une méthode simplifiée de dilution. Il semble qu’Hahnemann ait approuvé la méthode de son confrère dans leur correspondance, mais je n’ai pas de sources. Cette méthode est connue sous le nom de « Dilution au flacon unique » ou « dilution Korsakov » (K).

    Elle consiste en une dynamisation (dilution/succussion) dans un flacon. Ceci fait, il s’agit de verser, par terre, le contenu du flacon qui gardera une ou quelques gouttes sur sa parois interne. On recharge le flacon de 100 gouttes d’alcool pour re-dynamiser pour obtenir la 2° dilution centésimale qui s’appellera traditionnellement 2 K, que l’on jètera à nouveau pour recommencer avec le même flacon jusqu’à la dilution souhaitée. Une dilution à la 30° K nécessitera l’utilisation d’un seul flacon.

    J’aime imaginer que Korsakov, médecin militaire, a inventé cette méthode dans l’urgence en campagne ou sur un

    champ de bataille avec un matériel de fortune (quelques teintures-mères, un peu de brantwein et peu de flacons)...

    La méthode korsakovienne est celle que je vous propose d’utiliser pour notre homéopathie d’Arnica, nous discuterons plus bas un peu plus de ce procédé qui m’apporte toute satisfaction.
     

    Quelques questions avant de passer à la préparation de notre Arnica :

    La mémoire de l’eau

    Les importants travaux de Jacques Benveniste sur la mémoire de l’eau ont relancé la question du fonctionnement de l’homéopathie. L’hypothèse de la mémoire de l’eau des dilutions pour transporter l’information du remède est séduisante. En fait, les triturations dans du sucre (ou d’autres matières, j’ai par exemple un ami qui triture dans du kaolin - argile blanche - avec succès pour ses travaux précis) demandent de relativiser l’importance de cette piste. Sans trop avoir moi-même d’avis sur la question, je choisis une formule consensuelle qui consiste à utiliser un mélange hydro-alcoolique (eau-de-vie blanche à 40 à 50 %) en me souvenant que Hahnemann lui-même négligeait cette question de l’explication du fonctionnement interne de son procédé pour se satisfaire des résultats.

    Hahnemanienne ou Korsakovienne ?

    Il est l’usage de préférer les dilutions jusqu’à la 30° centésimale en hahnemannienne, et de choisir les korsakovienne pour les plus hautes dilutions (1000, 10 000, 100 000 K...).

    À mon avis, la raison est que à l’époque de ces deux pionniers, les dilutions montaient rarement au-dessus de la 30° dilution (qui fait l’objet d’une étude particulière par Hahnemann dans la Matière Médicale). Elles se faisaient à la main, ce qui explique l’absence de très hautes dilutions

    (J’ai moi-même fait une 200 K à la main, il m’a fallu deux jours...). Avec la découverte des possibilités offertes par les très hautes dilutions, après Hahnemann donc, la méthode Korsakov s’est imposée pour des raisons pratiques. Nul besoin de chercher ailleurs la vraie raison de ce choix.

    Homéopathie et phytothérapie

    Une partie de la matière médicale (les matières utilisées pour préparer les remèdes homéopathiques) trouve son origine dans la phytothérapie officielle (Codex pharmaceutique) ou populaire. Notre dilution d’Arnica est inspirée de la médecine populaire (Hahnemann, Matière médicale homéopathique, tome 1).

    On peut remarquer que les faibles dilutions donnent des remèdes dont les effets sont proches de ceux connus en phytothérapie ou dans les pratiques simples populaires (tisanes, teintures...) alors que les dilutions plus élevées offrent des effets plus « sublimes » qui s’éloignent de l’effet de la plante.

    Par exemple, je fais personnellement une dilution de coquelicot pour faciliter le sommeil. La 3 CH semble plus rapidement efficace (effet immédiat) que la 5 CH.

    Où trouver le matériel pour vos préparations ?

    Les Matières premières (plantes ou autres...) se trouvent dans la nature...

    L’alcool se trouve chez le bouilleur de cru. Vous pouvez aussi vous inspirer des informations données dans mon livre « L’ALAMBIC, l’Art de la Distillation, Alcool, parfums, médecines » ou sur mes sites www.devenir- distillateur.com et www.atelier-spagyrie.ch. Les alcools « neutres » à 90° sont d’origine industrielle et j’évite absolument leur utilisation (l’argumentation basée sur la pureté chimique de l’éthanol n’a absolument aucun intérêt pour nos travaux), les « alcools de fruits » vendus dans la grande distribution ne valent guère mieux.

    Les tubes de granules vierges se trouvent chez les pharmaciens ou droguistes selon les pays. Les

    pharmaciens français vous vendront des tubes de Saccharum Lactis en basse dilution (1 ou 2 CH, ou 1 ou 2 DH) qui font office de granules vierges. J’achète mes seaux de granules chez Vanda France, je préfère les granules de Saccharose bio, mais il existe aussi des granules de Xylitol (sève de bouleau) qui convient aux diabétiques et qui ont un gout sucré agréable (pas bio).

    Les flacons pour faire les teintures ou les dilutions se trouvent en pharmacie ou chez Aromazone (ou équivalent, il y a d’autres distributeurs...). C’est simple et pas cher !
     

    Arnica Montana la préparation pas-à-pas

    Vous avez votre Teinture-Mère (TM) dans son bocal. Il s’agit d’une fleur d’Arnica cueilli pendant l’été 2018 en montagne à 2000 m. et mise à macérer dans de l’esprit-de- vin bio-nature distillé dans notre alambic en cuivre. Cette TM a une durée de vie infinie.

    1. Verser un peu de cette TM dans un flacon dont vous aurez auparavant enlevé le compte-goutte, puis reversez le liquide dans le bocal d’origine, il restera une ou quelques gouttes dans le flacons qui serviront à la dilution.

    2. Versez une centaine de gouttes d’alcool dans ce même flacon (ce qui fait environ 1,5 cm de hauteur de liquide dans votre flacon de 10 ml).
    3. Secouez vigoureusement 100 fois ce flacon.

    Votre première CH est prête.

    4. Jetez-là... (et oui, vous allez voir, ce travail tout simple s’il en est est sans pitié pour votre rationalité !)

    5. Recommencez les points 1. à 4. jusqu’à arriver à la dilution désirée (mais ne la jetez pas cette fois ! Sinon, il vous faut simplement refaire une dilution supplémentaire)

    6. Votre dilution obtenue, il ne vous reste plus qu’à imbiber

    vos granules. Vous pouvez aussi garder le remède sous

    forme liquide, mais la présentation en granules est beaucoup plus pratique d’emploi, et conforme à la pratique hahnemanienne originelle. Pour cela, disposez une feuille d’essuie-tout (papier ménage...) sur une assiette pour y verser le contenu d’un tube de granules vierges. versez quelques gouttes (3, 4...) de votre dilution, remuez délicatement pour que tous les granules brillent d’humidité, et laissez sécher, au soleil si possible (j’ai une préférence pour faire cette opération au soleil, c’est un petit truc d’alchimiste...). Remettez les granules secs dans le tube sans les toucher avec les doigts. Étiquetez à l’endroit de l’ouverture du tube pour éviter les ouvertures accidentelles, et goûtez...

    Vous pouvez choisir de faire les dilutions de votre choix, personnellement, je fais du 3 K ou 5 K, du 9 K, et du 30 K. Mais l’homéopathie est très riche de pratiques différentes et je vous conseille de vous inspirer de votre pratique habituelle.

    Votre petit bocal de TM avec sa fleur vous permet de faire plusieurs millions de tubes... voire plusieurs milliards...

    °°°°°°°

    Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter beaucoup de plaisir à préparer votre remède homéopathique d’Arnica. Vous serez surpris par l’efficacité qui n’a d’égale que la simplicité de la préparation !

    Des questions ? des retours ? : matthieu@edelweiss-distillerie.ch . Merci !
     

    Appendix

    I. Ma première dilution d’arnica

    J’ai fait ma première dilution d’Arnica lors d’un voyage en Suisse avec ma fille Rose qui fêtait son premier anniversaire. C’était le moment des premiers pas, et en montagne, les premiers pas ne sont pas sans aventures... Un jour que nous nous étions arrêtés pour passer la nuit dans une prairie, les arnicas fleurissaient devant le bivouac... J’avais dans le camping-car un pot de yaourt en verre, une bouteille de schnaps de ma fabrication (de la prune à 45° si je me souviens bien, mais cela n’a aucune importance), et quelques tubes de granules vierges. À part les granules, le reste est commun et se trouve dans chaque cuisine et chaque camping-car...

    Le soir, je préparais ma teinture avec quelques fleurs dans l’alcool. Le lendemain, ou surlendemain peut-être, je versais cette teinture dans la prairie et procédais à mes dilutions. Une heure plus tard, ma dilution en 3 K était virtuellement dans mes granules et à chaque fois que ma fille essayait un nouveau pas, et souvent ouvrait la bouche pour pleurer sa douleur d’une nouvelle chute, hop ! 3 granules dans la bouche qui restait silencieuse : la souffrance avait miraculeusement disparue.

    Bravo pour les granules à papa n’est-ce-pas ?

    Alors pour répondre aux questions que vous vous posez sans pouvoir me les adresser, et pour répondre aux réticences des sceptiques à la question incontournable de l’effet placebo, je vous rapporte une autre expérience intéressante.

    Quatre ans plus tard, l’hiver cette fois, une nouvelle piste de ski fut fatale à Rose. Après s’être brutalement arrêtée dans une voiture garée en dessous de la piste (la piste descendue « tout shuss » à grande vitesse), sous la voiture plus exactement, nous revînmes au chalet pour nettoyer le sang et panser les blessures...

    N’ayant pas de tube d’Arnica disponible, je cherchais parmi les teintures et alcoolats le bocal de Teinture-mère de notre plante et j’en fis, tel un nouveau Korsakov sur le champ de bataille, une dilution en urgence avec les moyen du bord.

    Rose fut certes soulagée, mais je gardais secrètement une petite déception sur l’efficacité du remède...
    Le lendemain, nous nous rendîmes compte que le bocal contenait une teinture de pissenlit (qui ressemble à l’arnica sous cette forme de fleurs macérées)...

    Alors cette fois, le remède à papa, et bien il n’était pas ce l’on attend normalement d’une vraie dilution d’arnica.
    Ce test à l’aveugle m’a une fois de plus convaincu de l’efficacité intrinsèque des préparations homéopathiques. Ce qui n’enlève rien à la vertu des granules de Papa !

    II. Quelques préparations maisons faciles à réaliser Coquelicot
    Il existe plusieurs préparations simples à réaliser parmi la pharmacopée homéopathique ou autre.
    J’ai cité le coquelicot (en 3 K) que j’appelle « l’assommoir » et qui se prend au moment de l’endormissement.
    Le pavot de Californie semble avoir un effet somnifère encore plus puissant.

    Tabacum

    J’ai fais réaliser des dilutions de cigarettes par des fumeurs désireux d’arrêter de fumer avec un certain succès (les fumeurs faisant eux-mêmes leur préparation avec leurs propres cigarettes). Je préconise maintenant la dilution d’un élixir spagyrique de rose pour arrêter les dépendances, spécialement celle au tabac.

    Aurum

    À l’époque où Élie, mon fils de 9 ans lisait Harry Potter et cherchait la pierre philosophale, nous avions fait une dilution d’or (son remède homéopathique personnel à ce moment là). Pour cela, nous avions dissout de l’or selon une méthode spagyrique reproduite par Dorvault dans son « Officine de pharmacie pratique » (éd. 1872) qui consiste à dissoudre de l’or dans de l’eau régale (mélange d’acide chlorhydrique et acide nitrique) pour passer ensuite la

    teinture dans l’éther, puis dans l’alcool. cet « or potable » a ensuite été dilué au 30 K.
    Nous n’avons pas reçu de félicitations de la part de notre homéopathe qui ne considérait pas cette préparation conforme à la préparation hahnemanienne classique (que personne ne fait aujourd’hui, surtout pas la production courante en France), mais l’expérience a été intéressante.

    Placenta

    J’ai aussi pratiqué la dilution placentaire. Il s’agit d’un remède isothérapique qui consiste en une dilution de placenta et qui sert de remède pour l’enfant de sa naissance à l’âge adulte, et permet une meilleure reconstitution à la maman après l’accouchement, et lutte contre le baby-blues. Pour cette dilution qui est le travail du papa ou d’une tierce personne, il faut laver un petit bout du placenta dans un verre d’eau pour enlever le sang ou d’autres substances. Il faut ensuite mettre ce morceau de placenta propre dans un petit bocal contenant de l’alcool (je rappelle qu’une eau-de-vie blanche et naturelle de bouilleur de cru fait très bien l’affaire). Le lendemain, ou plus tard, on procède aux dilutions de la façon habituelle.

    C’est la maman qui prend 3 granules avant l’allaitement pour le transmettre au nourrisson.
    À la naissance de ma fille Rose (c’est la dernière histoire avec mes enfants, promis !), j’ai enfin goûté à cette préparation que je n’osais pas goûter quand je le faisais pour d’autres naissances. Les 3 granules étaient encore dans ma bouche que je ressentais le plaisir d’être repus d’avoir mangé une bonne part d’un excellent foie... Rose (j’avais pourtant promis...) m’a récemment demandé à quoi servait ces granules. Je lui ait répondu « c’est pour quand tu as envie de retourner dans le ventre de ta maman ». Elle m’a aussitôt répondu « Je veux retourner dans le ventre de ma maman ! »...

    Cette isothérapie a, à mon avis, un intérêt à étudier qui dépasse l’usage intra-familial.
     

    Plus classiques, parmi les plantes (d’après Dorvault) : Préparées avec des plantes entières : Arnica, Belladone, Chamomille, Chélidoine, Achillée millefeuille, Pulsatila... Feuilles et tiges : Aconite, Clématite, Digitale, Stramoine, Tabac, Thuya...

    Fleurs : Cannabis sativa...
    Fruits, semences : Anis, Café, Cina, Staphysagria... Racines : Bryone, Gentiane Lutea, Ginseng, Prunier, Valériane, gingembre...

     

    III. Préparation D’Arnica Montana d’après le Traité de Matière Médicale de Samuel Hahnemann (1811)
    La reproduction de ce chapitre donnera une idée de la méthodologie d’Hahnemann.

    (teinture préparée avec 50 grains de racine récemment pulvérisée et mille gouttes d’esprit-de-vin)
    L’arnica, plante qui affectionne les plaines et les montagnes couvertes de forêts, a une racine qui perd rapidement une grande partie de son odeur et de sa vertu médicinale lorsqu’on la laisse exposée à l’air, et surtout lorsqu’on la fait bouillir. Mais, quand, aussitôt après l’avoir pulvérisée, on s’empresse de la dessécher complètement au bain-marie, elle peut ensuite être conservée pendant plusieurs années, dans des flacons bien bouchés, sans que son énergie s’affaiblisse. Malgré tous ses dogmes artificiellement construits, malgré toutes ses définitions scolastiques, les distinctions et les subtilités auxquelles elle a eu recours, la médecine ordinaire n’est jamais parvenue à découvrir la vertu spécifique de cette plante, ou à trouver un remède assuré contre l’affection universelle, souvent fort dangereuse, qui résulte d’une chute grave, de chocs, de coups, d’une contusion, d’une distorsion ou d’une déchirure des parties solide de notre corps (1). Le peuple dut se charger pour elle de ce soin, et, après d’innombrables et inutiles essais, il rencontra enfin le moyen qu’il cherchait en vain dans l’arnica. Il y a deux siècle qu’un médecin nommé Fehr communiqua pour la première fois cette découverte de la médecine domestique à ses confrères ; depuis lors, l’arnica fût appelée panacea lapsorum. Il en a été de même de tous les autres spécifiques ; l’art médical en a dû la connaissance à la pratique domestique, et n’a jamais pu en trouver lui-même un seul, parce que ceux qui l’exercent ne se sont jamais inquiétés les effets purs des corps naturels sur l’homme en santé.

    Les affections qui dépendent de fortes contusions et de déchirures des fibres, ont presque toutes les même symptômes. Or le tableau suivant fera voir que les phénomènes auxquels l’arnica donne ordinairement lieu chez l’homme en santé, ont une ressemblance frappante avec ses symptômes. Mais ce même tableau des effets purs de l’arnica dévoile aussi plusieurs états morbides de l’homme dans lesquels la plante offre un remède homéopathique certain. C’est un médicament applicable à une foule de cas, et, quoique son action, même lorsqu’on la donne à hautes doses, ne s’étende pas au-delà de six jours, cependant j’ai reconnu qu’on la considérer comme un remède subsidiaire et intercurrent, même dans les maladies les plus chroniques.

    Seulement il faut se garder d’employer arnica dans les maladies aigües purement inflammatoires, avec chaleur générale, en grande partie extérieure, non pus que dans les diarrhées, où on la trouvera toujours très nuisible, ce dont on verra également les motifs dans l’exposé de ses effets particuliers.

    Mais elle déploye une efficacité toute spéciale dans quelques espèces de fausses pleurésies, celles dont les symptômes ont de la ressemblances avec les siens propres.
    Le camphre est l’antidote de l’arnica administrée à grande doses et dans les circonstances où elle n’était point homéopathique. Mais le vin aggrave ses effets nuisibles.

    J’ai reconnu qu’une petite partie d’une goutte de la billionième dilution (chaque goutte de la teinture précitée étant considérées comme la moitié d’un grain de vertu d’arnica) suffisait toujours dans les cas où elle devait agir à titre de remède c.

    (Suit une longue liste de 638 symptômes.)

    (1) C’est pourquoi elle est très-salutaire même dans les grandes blessures produites par des balles et des instruments contondans, comme aussi dans les douleurs et autres incommodités, après l’arrachement des dents, et après d’autres opérations chirurgicales, dans lesquelles les parties sensibles ont été violemment distendues, comme réductions de fractures et de luxations, etc.

            Matthieu Frécon, Décembre 2018