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  • Fab-Lab Spagyrique

    La solidarité chez les disciples d’Hermès
     

    Laboratoire lpn


    Mes amis savent que je pense depuis quelques temps à ouvrir un laboratoire d’alchimie pour le partager avec mes proches (amis, stagiaires…) et mettre à disposition du matériel qui n’est pas toujours facile de disposer chez soi.

    Ce projet ne se fera pas dans un premier temps à Edelweiss Distillerie, en Suisse, mais en Bourgogne dans la maison qui a accompagné mes premiers travaux alchimiques à l’époque des Philosophes de la Nature (LPN).

    Pendant l’installation de ce Fab-Lab Spagyrique, un ancien collègue de LPN m’a proposé le don de son labo qu’il n’utilise plus depuis des années… C’est un très beau labo quasiment complet équipé à la façon typique de LPN. C’est assez différent de ce que j’utilise maintenant puisque je préfère aujourd’hui un matériel plus léger avec lequel je travaille surtout en extérieur et au soleil, mais l’installation préconisée par LPN reste très utile et très précieuse.

    Je propose donc de mettre en route cette installation qui servira aux stages spagyrie/alchimie, à une petite production personnelle ou collective, et enfin, sera utile aux proches qui auront besoin d’un lieu occasionnel et champêtre pour travailler aux fourneaux ou aux ballons…

    On n’attends plus que Marc-Gérald (pour les plus jeunes, Marc-Gérald Cibard était le spécialiste de l’aide à l’installation des laboratoires à l’époque de LPN) pour nous animer un atelier d’alchimie selon LPN (et aussi quelques volontaires pour faire quelques petits travaux de remise en état des lieux…)…

    Merci Dominique pour nous rappeler que la solidarité et la générosité sont toujours vivantes chez les disciples d’Hermès !

    Vous trouverez dans l’agenda de www.devenir-distillateur.com les dates proposées pour ces ateliers (prévues pour le printemps).
     

    Matthieu Frécon, Saunière, Octobre 2018.

     

  • Comment prépare t’on un élixir spagyrique ? (seconde partie)

         Comment prépare t’on un élixir spagyrique ?

         Deuxième partie


    Quelques exemples alternatifs de fabrication d’élixirs spagyriques

    Le procédé décrit dans la première partie de cette série d’articles est le procédé classique qui est utilisé par la plupart des amateurs ou des laboratoires spagyriques.
    Mais l’important reste de trouver ou de découvrir une application des principes alchimico-spagyriques qui est plus adaptée aux besoins thérapeutiques ou simplement qui nous convient mieux.
    Voici quelques exemples de procédés inspirés du protocole-mère présenté plus haut.

    Le procédé Teinture/Sel
    Il s’agit de faire une teinture alcoolique de plante par extraction au soxhlet ou par macération lente (la plante est mise à macérer quelques temps - une lunaison par exemple - dans de l’esprit-de-vin dans un bocal), puis de cohober sur les sels cristallisés (parfois verser les sels sur la teinture) pour ensuite laisser murir.
    C’est le procédé le plus courant développé depuis Alexander Von Bernus (fondateur du laboratoire allemand Soluna).
    Certaines plantes comme l’ortie, la prêle, ou le chanvre ne permettent pas de réaliser un Soufre selon la méthode présentée dans la première partie de cette série d’articles et peuvent se faire selon celle-ci.

    Le procédé Alcool/Huile Essentielle/Sel de mer
    C’est la fameuse « pierre végétale en 5 minute » présentée par le génial Stéphane Barillet. Cette pierre consiste en une cohobation d’une teinture à base d’alcool (esprit-de-vin) et d’huile essentielle sur du sel de mer purifié.
    Cette pierre peut trouver son application dans la fabrication de sels de bains ou de gommage, ou divers cosmétiques « spagyriques » ou encore dans l’art culinaire alchimique. Par ce procédé, il est possible de fabriquer une pierre suffisamment murie qui peut rivaliser avec les procédés classiques dans un but thérapeutique.

    La pierre de vin
    C’est encore une simplification du procédé académique présenté en première partie qui offre d’intéressantes possibilités.
    Il s’agit de distiller du vin (nature, bio sans soufre) à basse température sous l’influence concentrée du soleil pour obtenir 1. Le Mercure « philosophique » (alcool distillé - plusieurs fois - au soleil), et 2. Le Soufre et le Sel (sels minéraux, matières organiques) restés conjoints dans l’alambic en verre (soleil oblige). Plusieurs séparations-purifications-cohobations seront utiles avant de mettre la liqueur dans un athanor (four alchimique) adapté pour obtenir cette « pierre de vin » qui a une vertu régénérante douce fort appréciée pour l’entretien de la santé.
    C’est pierre peut se faire avec des « vins » issus d’autres matières que le raisin (miel fermenté par exemple).

    La calcination solaire
    C’est un procédé classique en alchimie dont on trouve des éléments précis dans le livre d’Ezéchiel et qui est resté longtemps secret (merci Stéphane Barillet pour l’avoir offert au public). C’est, dans le principe, un procédé comparable au précédent mais qui n’utilise qu’une opération : la calcination solaire au moyen d’une loupe ou d’une parabole. Le Sel de la plante ainsi calcinée finit par se coaguler en une pierre insoluble dans l’eau ou dans l’alcool et dont les vertus sont surpuissantes. La dilution hahnemannienne est une solution pour la rendre assimilable sans danger.
    Je ne connais pas d’exemple d’applications thérapeutiques spagyriques de ce travail avec des plantes avant mes propres travaux. Mon SelSol Rosa est fait selon ce procédé.

    Le procédé du Docteur Zimpell
    Je n’ai jamais pratiqué ce procédé et je n’ai pas beaucoup d’informations cohérentes à son propos. Vous trouverez dans cet article (http://www.atelier-spagyrie.ch/blog/spagyrie-medecines-alchimiques/une-methode-de-spagyrie-allemande.html) un exemple de ce travail qui consiste en une fermentation de plante dans l’eau. On est supposé extraire un peu d’alcool de cette fermentation (alors que la fermentation alcoolique ne peut se réaliser qu’en présence de sucre et de levures - naturelles de préférences -) qui sera notre Mercure.
    Les laboratoires allemands modernes tels que Phylack prétendent utiliser ce procédé en précisant qu’ils ne rajoutent pas de sucre ni de levures. Cette précision laisse à penser que l’ajout de sucre et - dans une moindre mesure - de levures est presque incontournable pour obtenir une fermentation alcoolique. Le résultat normal d’une simple fermentation de plante dans l’eau est un purin.
    Quelques amis spagyristes, dont Max Léglise, ont essayé cette méthode sans grand succès.
    Je pense que beaucoup de laboratoires qui ont un temps travaillé sur le procédé du Dr. Zimpell pratiquent maintenant le procédé Teinture/Sel présenté plus haut. Une étude de la vie du Dr. Zimpell permettrait sans doute de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de ce procédé célèbre outre-Rhin.

    Il existe d’autre procédés de fabrications, tous issus de la méthode académique présentée dans la première partie de ces articles, et tous adaptés aux besoins des amateurs ou des fabricants. Ainsi l’alchimie reste créative et œuvre d’artistes qui savent s’approprier les principes alchimiques et qui savent comprendre et imiter la nature. Ce serait une grave erreur que de réduire la spagyrie à un procédé. L’élixir spagyrique est finalement l’œuvre d’un spagyriste et d’un alchimiste et non un travail effectué selon un protocole fixé par quelque cahier des charges issue d’une réunion de professionnels soucieux de garder un marché qu’ils croient posséder…

    J’aborderai dans un article suivant les possibilités de la spagyrie dans différents domaines professionnels liés en général à l’herboristerie et à la transformation des PPAM (Plantes à Parfums, Aromatiques et Médicinales) parce que je crois que la rencontre entre les métiers de cultures et transformations de plantes médicinales et l’alchimie devrait être profitable aux uns comme aux autres.
    Nous verrons également d'autres procédés développés par les spagyriques post-paracelsiens et les auteurs rosicruciens.

         Matthieu Frécon, Bruxelles Octobre 2018

     

  • Alcoolatures, teintures, élixirs ou liqueurs, quel alcool choisir ?

    Alcoolatures, teintures, élixirs ou liqueurs, quel alcool choisir ?

    Si vous faites des alcoolatures, ou des teintures mères, des élixirs ou des liqueurs &c… vous aurez certainement une attention développée pour la qualité des plantes utilisées dans vos recettes, ainsi que la qualité du processus de fabrication afin de respecter au mieux le potentiel des plantes, leur vitalité &c… vous pourrez choisir de faire vos cueillettes un jour et une heure favorable, couper ou broyer vos plantes avec du matériel adéquat (pas de fer, pas de chaleur…)… vos lieux de séchage ou de stockage seront peut-être soigneusement étudiés selon les principes qui vous tiennent à cœur (matériaux naturels, géobiologie &c…). Et puis viendra le moment où vous plongerez vos plantes dans… l’alcool.
    Et c’est là que, désemparé, la question de la qualité de l’alcool se limitera à son degré et à une éventuelle mention « bio »…
    Pourquoi tout à coup l’attention de tous les instants que vous portiez à chaque étape du travail se voit bornée à accepter l’idée d’utiliser un produit chimique d’origine industriel ?
    Et bien, parce que l’on a rarement le choix, et que l’on a pris l’habitude de fermer les yeux sur ce détail.
    L’alcool, un détail ?
    Voyons un peu le point de vue de l’alchimiste sur ce qu’est véritablement l’alcool et le rôle qu’il joue dans une préparation.
    En spagyrie (la branche de l’alchimie appliquée à la santé), l’alcool est utilisé comme un « Mercure ». C’est le principe qui supporte la vie dans le règne végétal. C’est cette vie qui mettra en lumière le caractère des plantes mises en œuvre dans la préparation. L’alcool est d’ailleurs issue de la fermentation du sucre, et la fermentation, processus de décomposition et donc lié à la mort, est la clé qui ouvre la porte de la vie. L’alcool, notre « Mercure », est donc le support de la vie, c’est lui qui va contenir et préserver la vie dans notre préparation. L’alcool est dit « philosophique » (ami, ou proche, de la Sagesse créatrice et réparatrice de l’existence) lorsque qu’il subit diverses distillations sous l’effet de « Feux secrets » (ce sont des éléments qui sont à l’origine de la création du monde, la lumière solaire ou les champs magnétiques en font parties).
    Il est évident qu’un alcool issue de la distillation maison d’un vin ou de fruits naturels (sans soufre &c…) sera beaucoup plus adéquat à transmettre la vie qu’un alcool d’origine industriel distillé dans une usine manipulée par des gens sans amour ni conscience de ces aspects. Le fait qu’il soit « chimiquement pur » est d’un intérêt plus que secondaire (la vie est-elle chimiquement pure ?) voire totalement inutile. Cette attention à l’analyse chimique n’est pas traditionnelle (Hahnemann parle bien d’utiliser de l’esprit de vin, mais il s’agit bien de celui du bouilleur de cru et non celui de Prolabo ou d’Alcoosuisse qui n’existaient pas), et il n’est jamais indispensable d’avoir de l’alcool « neutre » (c’est à dire dénaturé de tout arôme ou toute sensibilité) à 96 %.
    Alors pourquoi cette négligence généralisé quand à l’exigence de la qualité de l’alcool de nos préparations ?
    Et bien tout simplement parce qu’il n’est pas facile de trouver un alcool de bonne qualité et du coup, on à pris l’habitude de considérer cet aspect de la préparation comme secondaire. C’est devenu un acquis culturel.
    Alors comment faire ? (vous trouverez ici le lien vers un article que j’ai écrit pour expliquer comment faire son propre alcool maison).
    La première chose à réaliser est que la plupart des recettes ou des procédés se basent sur le seul alcool disponible de façon courante : l’alcool « neutre » à 90 % ou 96 % sans qu’il y ait de nécessité à cela. Exemple déjà cité : Hahnemann ne décrit pas la fabrication de ses teintures mères dans un alcool de ce titre, qui d’ailleurs n’était pas accessible aux pharmaciens de son époque (XVIII° siècle). Hahnemann utilisait un esprit de vin de fort degré (vers 80 %) distillé par les artisans de son époque. Pour les alcoolatures, c’est la même chose : la plupart du temps, un esprit (alcool) à 70 % est suffisant. Pour les liqueurs et spiritueux, il suffit de changer les pourcentage d’eau et l’alcool pour arriver à la même dilution finale (en général entre 35 % et 50 %).
    Donc, ne vous inquiétez pas si vous n’arrivez pas à trouver un alcool artisanal ou amateur qui titre plus que 80 % : c’est juste que ça n’existe quasiment pas et qu’il est donc bien naturel de passer outre cette exigence moderne.
    Au contraire, il est bien plus utile de se focaliser sur la qualité énergétique de l’alcool que de rechercher du titre et de la pureté chimique.
    J’ai souvent fait mes préparations avec de l’alcool de bouilleur de cru distillés avec des alambics en cuivre (à 50 % la plupart du temps), parfois redistillé par mes soins (au soleil, à basse température, dans de bonnes conditions énergétiques).
    Les recettes pourront parfois être adaptées pour coller avec des procédés plus simples et des performances moins quantitatives, mais finalement, c’est la vie qui est comme ça !

    La qualité énergétique de l’alcool d’un spiritueux se traduit par la qualité de l’ivresse et de la digestion, celle d’un remède, par la discrétion dans l’efficacité de son action (bon équilibre puissance/douceur).

    J’espère vous avoir transmis l’importance d’avoir un bon esprit pour vos préparations !

    Matthieu Frécon, Août 2018

  • Comment prépare t’on un élixir spagyrique (très brièvement dit…) ?

    Comment prépare t’on un élixir spagyrique ?

    Essayons de voir aussi simplement et complètement qu’il est possible dans un court article les principes et les procédés pour faire un élixir spagyrique.

    Les principes
    Le principe de la spagyrie est séparer (spao) et réunir (ageiro). C’est aussi celui de toute l’alchimie : Solve (dissous) et Coagula (fige, coagule). Il s’agit de séparer les éléments qui constituent un être, en général une plante, les purifier, pour enfin, les réunir sous la forme d’un élixir (« la Pierre » en arabe).

    En pratique, on distingue trois principes en spagyrie, trois parties essentielles de l’être qui se prête au jeu (la plante donc) : la vie, que les spagyristes appellent le Mercure, le Caractère, qui distingue un être d’un autre, que les spagyristes appellent le Soufre, enfin, le corps, qui est ce qui reste quand la vie et le caractère ont été enlevés, et que les spagyristes appellent le Sel.

    Les alchimistes et les spagyristes aiment avoir leurs ingrédients dans des petits bocaux, disponibles. Ils aiment avoir les matières fixes, autant qu’il est possible. C’est le concept de Pierre Philosophale (une pierre, c’est fixe, elle est philosophale, c’est à dire « amie de la sagesse », la sagesse qui a crée le monde et qui porte en elle la capacité de le réparer). J’englobe volontiers de nombreuses réalisations alchimiques qui ont cette capacité à réparer (guérir) dans ce concept de Pierre.
    Nous allons donc chercher à fixer, et mettre en bocaux, les trois principes pour ensuite les purifier, puis enfin les réunir. Le plan pour toujours s y retrouver sur le chemin alchimique

    Le principe Vital : La vie est captée pendant le processus de mort, de décomposition. La fermentation alcoolique, suivie de distillation, est la forme la plus utile pour nous. L’alcool sera donc le support privilégié de la vie du monde végétal. Un peu de la plante sera mise en macération dans notre alcool, puis ensuite distillée. l’alcoolat obtenu sera notre « Mercure ».

    Le Caractère (Vertu) : Je préfère le processus de réduction à basse température d’une courte macération de la plante dans de l’eau (24h). La masse obtenue sera lavée, puis réduite à nouveau. C’est notre soufre, qui en général sent très bon au bout de quelques temps.

    Ces deux éléments seront assemblés pour donner notre teinture. Cette teinture sera mise à murir dans l’Athanor (« le four » en arabe), qui est un appareillage, un genre de couveuse, qui permet la concentration des forces qui ont participé à la création de l’univers (les « Feux Secrets »).

    Le Corps : Sera obtenu par calcination de la plante. Les cendres seront ensuite dissoutes dans l’eau pour, par évaporation, obtenir des sels cristallisés, notre Sel. Ces sels sont la caisse de résonance qui permettra l’expression du Caractère (Soufre) de la plante sublimé par la Vie (Mercure).

    On imbibera ensuite le Sel de la teinture, tout doucement comme toujours, pour finalement découvrir notre Pierre Végétale sous une forme parfois gommeuse, parfois liquide selon son choix. Cette Pierre sera également mise en maturation dans l’Athanor.

    Il restera une étape importante qui est « l’ouverture » de l’élixir, c’est à dire qu’il nous faudra le rendre assimilable pour pouvoir en profiter au mieux, sans problèmes. Ma méthode préférée est la dilution hahnemanienne ou korsakovienne, 3CH ou 3K (c’est pareil) donne de bons résultats, faciles à utiliser avec des effets lisibles et doux. Mais si cette méthode est couramment utilisée chez les alchimistes allemands ou suisses, elle est très peu reconnue en France. Vous pouvez aussi simplement diluer votre élixir dans de l’eau ou du vin, selon vos goûts (et alors ma préférence irait pour la Fine Faugère ;-).

    Le plus important dans cette aventure ne peut pas faire l’objet d’un protocole formel : c’est le sens que ce travail aura pour vous, l’engagement que vous aurez dans votre œuvre spagyrique, c'est cela qui donnera toute l'importance de votre travail dans votre vie…

    Je suis désolé pour ceux qui auraient voulu un processus décrit avec plus de précisions, mais j’ai choisi maintenant de vous proposer un petit résumé qui n’a d’avantage que sa clarté, d’autant que j’ai déjà développé cette question dans d’autres articles.
    Je vous invite à lire ces articles plus complets, ou de suivre l’une de mes formations ou encore de vous reporter à mon livre « L’Alambic, l’Art de la Distillation » qui contient une partie développée consacrée à cette question (ou le merveilleux livre de Vivianne Le Moullec « Les élixirs floraux de Vivianne » qui décrit un procédé proche.

    Matthieu Frécon, Sarreyer Août 2018

  • Entretien video avec Matthieu Frécon et Yann Leray

    Une jolie discussion avec mon ami Yann Leray, animé par Jean-Claude Pascal :
     

    Jean claude pascal matthieu et yann

    https://www.youtube.com/watch?v=X9aUIdZHg20&feature=share

     

  • Les vertus des élixirs végétaux

    Les vertus des élixirs végétaux

    Quelles sont les vertus des plantes dans le cadre de la médecine spagyrique ?

    La question est récurrente et intéressante. La première chose qui permet une ébauche de réponse est de considérer que le spagyriste est, ou devrait-être selon moi, un alchimiste. L’alchimiste n’est pas d’abord un thérapeute à proprement parlé bien que la plupart le deviennent d’une façon où d’une autre, et l’essentiel de son travail est une restauration de l’état d’origine des êtres. L’emblème de son travail, le Grand-Œuvre est couramment appelé « médecine », médecine universelle dans le meilleurs des cas, mais on connait aussi des médecines métalliques ou des médecines humaines…

    Le principe fondamental de l’alchimie est la conception unitaire de la création. L’alchimiste considère que l’ensemble de l’existence, l’ensemble du monde, est une « création », principe féminin qui est crée par un « créateur », principe masculin. Nous avons ici le binôme primordial qui correspond aux deux principes Soufre (créateur) et Mercure (créature) de l’alchimie pré-paracelcienne (attention à la confusion avec les 3 principes paracelsiens Sel/Soufre/Mercure qui ont un sens tout différent).
    L’alchimie considère que toute la création est issue de ce principe créateur unique, et le but du travail alchimique est de capturer cette énergie créatrice sous une forme fixe : la Pierre Philosophale.

    À partir de là, il apparait évident que plus l’énergie captée sera proche de l’origine, plus son spectre d’effets sera large alors que si cette énergie est captée dans une matière déjà spécifiée, une plante par exemple, son spectre d’action dépendra du caractère de la plante utilisée.
    L’élixir d’une plante aura donc un effet dépendant du niveau où l’énergie créatrice aura été captée. De ce niveau dépendra donc sa relative universalité ainsi que sa puissance.
    La technique utilisée pour la confection de l’élixir sera évidemment déterminante, et les goûts et préférences de l’alchimiste (qui s’exprimeront mieux dans une technique qu’une autre, selon qu’il ait un tempérament plutôt Feu ou plutôt Eau par exemple) auront également un impact important sur le résultat. Cela revient à insister sur la qualité « alchimique » du fabricant d’élixirs spagyriques. Chaque alchimiste donnera une couleur particulière à ses créations selon son âme propre.
    Un autre aspect important compte dans la nature des effets des élixirs spagyriques est que les plantes sont comme nous : elles ont de multiples ressources et ne peuvent être limités à une gamme d’effets connues comme par exemple lorsqu’elles sont utilisées dans le cadre de la phytothérapie, ou de l’aromathérapie par exemples.

    Des tous ces points, il apparait que l’effet d’un élixir spagyrique d’Absinthe ou de Millertuis par exemples, dépendra de la relation qui existera entre l’alchimiste et la plante, et éventuellement avec le malade. Les élixirs spagyriques sont relativement « interactifs » et les plantes proposent des soins particuliers adaptés selon cette triade plante/alchimiste/patient avec quand même des invariantes fréquentes du genre : la rose propose l’amour universel indifférencié (donc la libération), l’absinthe guidera vers un meilleur contact avec la nature, donc la féminité, avec un effet physique de décongestion au niveau digestif, ou génital (pour les femmes dans ce deuxième cas), &c…
    Mais mes exemples proviennent de ma propre expérience et sont donc largement colorés par ma personnalité et la relation que j’entretiens avec ces plantes, ainsi que par la technique que j’emploie, et les travaux d’autres alchimistes proposeront sans doute des effets différents.
    Vivianne le Moullec par exemple propose dans son merveilleux livre « Les élixirs floraux de Vivianne » une liste d’élixirs élaborés pour régler des problèmes particuliers qu’elle liste en détail et qui est relativement proche de l’utilisation classique des plantes (tisanerie, teintures-mères…). Les paracelsiens donnent d’autres systèmes thérapeutiques, plus symboliques comme les tempéraments, les correspondances et attributions planétaires &… Je vous propose de découvrir vous-même dans votre travail spagyrico-alchimique ce que les plantes ont à vous proposer, à vous, et ainsi de développer votre propre médecine spagyrique pour vous-même, puis éventuellement pour vos proches.

    La règle à observer dans cette aventure est que le travail est d’abord une quête personnelle avant que d’être une technique utilitaire. Le principe de base est l’origine unitaire du monde et le but est la restauration de cet état unitaire harmonieux.
    Le reste est technique et recettes de cuisine, ce qui mérite quand-même un peu d’attention.

    La médecine alchimique est une merveilleuse aide pour la santé du corps et de l’âme.

    Matthieu Frécon, Juillet 2018

  • Un hommage à Paracelse, 1° partie

    Quelques mots en hommage à Paracelse

    1° partie, Le décor

    Paracelse est l’un de ces pénibles qui ne respectent rien… il n’en n’a toujours fait qu’à sa tête : jamais de concessions, jamais de courbettes, jamais de justifications. Après le scandale, on finit par le comprendre, mais c’est trop tard : Paracelse est déjà ailleurs, on ne peut le suivre…
    Alors que peut-il rester du Docteur Helvétius dont on sait si peu de choses que même le nom qu’on lui attribue n’est peut-être pas celui qu’il s’est lui-même choisi… (dates probables : Suisse allemande, 1493-1541)
    C’est là une bonne question ! que peut-on conserver d’un iconoclaste pareil (iconoclaste, celui qui détruit les icônes) ?
    Paracelse a beaucoup travaillé, il ne s’est jamais posé (son sale caractère le rendait vite insupportable aux notables, il fallait souvent fuir). C’est le genre à toujours rater ses examens à cause de son caractère insubordonné, à toujours rester en marge… Ce n’est pas Paracelse le « plus haut que Celse » le médecin romain classique, que ses amis aurait du le surnommer, mais Paraclite : celui qui est au-dessus des choses, des choses entendues, des objets du culte… Paraclite, c’est le Sauveur, mais le Sauveur que l’on ne peut suivre sans tout quitter, même le maitre lui-même…
    Ce qui caractérise Paracelse (sacrifions à la tradition qui le nomme ainsi), c’est justement l’abandon et le désintérêt pour les connaissances solides, celles qui soutiennent la docte et inébranlable tradition. Paracelse préfère sa seule expérience aux acquis traditionnels. Cette expérience, il a acquise auprès de son seul maitre, ou sa seule maitresse pour être plus exacte : la Nature. L’observation de la nature guide sa méthode, son expérience confirme et le courage ne doit pas manquer, les larmes non plus sans doute.
    A sa disparition, un notable salua la mort du personnage le plus immonde de son temps. Tiens, c’est aussi ce que Churchill dira de Crowley (Grande-Bretagne 1875-1947) à sa mort. Crowley, cet autre iconoclaste s’il en est, qui bouleversera lui aussi son temps sans que l’on sache vraiment ce que l’on peut en faire (rien en fait, Crowley et Paracelse sont comme deux comètes, ou comme un vol d’oies sauvage que l’on voit passer dans le ciel : que peut-on en faire ? partir soi aussi certes, mais pas pour les suivre…). Que peut-on faire de Paracelse ou de Crowley ? pas évident de répondre… mais ce que je sais, c’est qu’après Paracelse, comme après Crowley, rien ne sera plus comme avant…

    Paracelse est né en Suisse alémanique, d’un père médecin, très probablement alchimiste, et certainement plein d’attention pour son rejeton qui en parle avec beaucoup d’affection. Le pater avait apparemment un caractère tranquille et bienveillant, ce qui n’est pas négligeable quand on est enfant. Parmi ses maitres, et après son père, Paracelse aura la chance de rencontrer l’Abbé Trithème (1462-1516) qui était un très important hermétiste et fort versé dans la Kabbale, l’Alchimie, et la magie. Paracelse n’oubliera jamais de bien garder ces sciences secrètes dans sa sacoche de médecin et Giordano Bruno (Italie, 1548-1600) dira de lui « qu’il est le premier qui ait de nouveau considéré la médecine comme une philosophie ». À propos de Paracelse médecin, il faut préciser qu’il n’a probablement jamais eu son diplôme. À l ’époque, les médecins avaient la science, établissaient le diagnostic, et c’est le chirurgien, ou le barbier, qui opérait (aujourd’hui, on a les médecins, et les pharmaciens). Il n’était pas pensable pour le médecin de mettre la main à la pâte, et pas possible pour le chirurgien d’accéder à la connaissance médicale… Paracelse qui avait tant opéré dans les armées n’hésitait pas à enseigner aux chirurgiens. Paracelse pratiquait donc la plupart du temps illégalement la médecine et la pharmacie et, comme tous ceux qui ce sont distingués dans ce périlleux exercice, sa vie fût compliquée et il mourut jeune.

    Quel est la doctrine de Paracelse ?
    Et bien, c’est là que ça se complique… Paracelse n’est pas un écrivain très méthodique, en tous cas, pas facile… On ne peut pourtant pas dire qu’il ne fût pas un excellent pédagogue si l’on constate le nombre de ces disciples enthousiastes et créatifs. Et pourtant les pratiques de ces élèves et suiveurs semblent fort éloignées de ce que les livres du maitre laissent imaginer du décor paracelsien. La Spagyrie, cette branche de l’Alchimie explicitement dédiée à la santé, fut formalisée par les générations de paracelsiens des siècles suivants (Dorne, Rumelio, les rosicruciens &c…).
    En fait, ce que l’on peut retenir de l’enseignement de Paracelse sont surtout des principes, des lois naturelles formulées, et un encouragement pour approfondir sa science. La plupart des recettes et beaucoup de ses écrits sont apocryphes, l’héritage réel de Paracelse est peut-être finalement assez austère.
    Ce que je retiens de l’héritage de Paracelse est un rappel que « l’Alchimie ne sert pas à faire de l’or, mais à guérir les maladies ». Une évidence, si l’on regarde la profession commune à la plupart des alchimistes qui furent presque tous médecins, une évidence oubliée… Ce que je retiens aussi, c’est la pluralité des pratiques, des méthodes, des matières employées, des procédés (magiques, chimiques, tout à la fois souvent…), c’est aussi la connaissance de la botanique, de la métallurgie, de l’astrologie, la magie naturelle et kabbalistique…
    La littérature alchimique n’aura pas beaucoup d’adeptes qui, comme Paracelse, proposeront autant de voies possibles…
    Les suiveurs, les spagyristes, se borneront à établir un système thérapeutique plus ou moins fixé pour donner un sens à la santé et à la maladie, qui guidera le choix de la matière médicale (matières premières, végétales souvent) et les procédés de fabrication des remèdes, n’y voyez pas de critique à leur égard : j’en suis.
    On distingue aujourd’hui de nombreux procédés de fabrication de remèdes spagyriques qui sont en général basés sur les principes de séparation du simple (la plante) en ses trois principes paracelsiens : Soufre, Mercure, et Sel. Ces trois principes sont alors purifiés pour être ensuite réunis sous la forme d’élixir ou de pierre végétale. Mais il existe aussi d’autres travaux qui utilisent le sel ou la rosée par exemple.
    Mais il n’y a pas que la Spagyrie qui peut se revendiquer de l’héritage du turbulent et créatif médecin maudit… En fait, l’étude de Paracelse était généralisé parmi les médecins germanophones dans siècles suivants sa mort et par exemple, au XVIII°, un certain Samuel Hahnemann sera très inspiré par ses principes pour poser les bases de sa nouvelle médecine, l’homéopathie. D’ailleurs homéopathie et spagyrie se côtoieront beaucoup dans l’école spagyrique allemande du XX°s., chez Alexandre Von Bernus par exemple (laboratoire Soluna). J’en profite pour glisser l’idée qui m’est chère que l’homéopathie est un outil très précieux pour l’alchimiste, qu’il soit médecin ou bien simple anachorète.

    Plusieurs pistes restent à suivre pour compléter cette très courte présentation du personnage, par exemple une étude bio-bibliographique complète, ainsi qu’une synthèse détaillée de son enseignement avec les références à ses ouvrages, ou encore un rappel des principes les plus importants de sa pensée avec des citations choisies…
    Sur le plan biographique, l’un des seuls ouvrages vraiment sérieux qui peut guider le jeune paracelsien est peut-être le « Paracelse, Introduction à la médecine philosophique de la renaissance » par Walter Pagel (Arthaud 1963).
    De paracelse lui-même, c’est peut-être ses « Œuvres médico-chimiques » (Arche Milano 1990) qui seront les plus utiles et les plus abordables pour commencer, mais son œuvre commence enfin à être publié en français de façon intelligible.
    Pour ce qui est de la spagyrie, citons (en français) de Rumelio « La médecine spagyrique », des rosicruciens allemands du XVII° « La Chaine d’Or d’Homère » (autrement nommée « Nature Dévoilée »), de Frater Albertus « Le manuel de l’Alchimiste », les cours de spagirie des Philosophes de la Nature (LPN) sur le site de Portae Lucis ou sur mon site www.gouttelettes-de-rosee.ch , ou mes propres articles sur mon site www.atelier-spagyrie.ch qui propose une biographie plus étoffée avec pas mal de théorie et de pratique.

    À suivre…

    Matthieu Frécon, Février 2018

    PS. Une étude reste à faire sur l’influence très importante de Paracelse sur Rabelais (France, 1483 ou 1494-1553), lui aussi médecin philosophe (alchimiste). Rabelais qui appelais son ainé « Le divin Théophraste, toujours ivre et toujours lucide… ».

     

     

  • Le ENS végétal selon le Petit Philosophe de la Nature

    Symbole LPN

    Vous trouverez reproduits plus bas 3 articles parus dans "Le Petit Philosophe", organe de l'association Les Philosophes de la Nature (LPN) sur la fabrication du ENS végétal, et ce, sans matériel complexe.
    LPN était très pédagogique, les cours de spagyrie étaient très accessibles et pratiques, le journal de l'association (Le Petit Philosophe) mettait à jour les connaissances et les découvertes des membres (l'association était réellement collectiviste et la somme de connaissance qu'elle à diffusée est le fruit du travail de nombreux membres fédérés par la personnalité très charismatique de son fondateur Jean Dubuis).

    Le premier article a été écrit par Jean Dubuis pose les bases de ce travail. Le deuxième est une reformulation des mêmes données par Arlette Terbach. Le troisième enfin, est une synthèse de membres avancés sur cette pratique réunie et formulée par Michel Auger, qui était l'un des alchimistes qui a beaucoup contribué à l'expérimentation et à la recherche alchimique à LPN (et qui reste un virtuose du laboratoire aujourd'hui).

    J'enrichirai bientôt ces articles de mes notes pour aider à leur lecture, et je prépare déjà un petit lexique des termes alchimiques qui devrait contribuer à une lecture plus facile des travaux spagyriques ou alchimiques quand on est encore novice et que l'on ne connait pas le jargon dans ces domaines (bientôt…).

    Je rappelle aux nouveaux visiteurs que j'ai déjà publié l'intégrale des cours et journaux de LPN en PDF sur mon site http://www.gouttelettes-de-rosee.ch/pages/lpn.html


    Alchimie sans matériel : extraction du ENS végétal (Le Petit Philosophe, n° 57, Juin/Juillet 1988)

    Le Ens est le principe spirituel de la plante contenant les éléments Feu et Air, éléments de guérison.

    La plupart des procédés que nous avons étudiés pour extraire le Ens végétal nécessite du matériel et présente des défauts qui rendent l’extraction peu satisfaisante.

    Si on tente l’extraction sur un végétal frais, l’eau qu’il contient contamine l’alcool indéterminé qui, de ce fait n’a plus la capacité d’extraction du Ens.

    Si on opère sur un végétal sec, le Ens est alors fortement affaibli par la dessiccation de la plante.

    La solution proposée ici consiste donc à utiliser un végétal sec, mais à lui renforcer son Ens au cours de l’extraction.

    Mode opératoire

    - Se procurer ce que les anciens nommaient le « Tartre calciné ». De nos jours, celui-ci se trouve tout prêt et purifié sous le nom de carbonate de potassium.

    - Etaler cette poudre blanche en couches minces (1/2 cm. d’épaisseur environ) dans des assiettes, ou plats, en verre.

    - Laisser les assiettes dans une pièce dont la fenêtre est ouverte et ceci dans la période de l’année comprise entre début mars et fin septembre.

    La poudre va se réduire en déliquescence dont l’aspect sera transparent et huileux. Les anciens nommaient ceci « huile de tartre ». Le carbonate de potassium au cours de la déliquescence se charge en « Feu solaire », Feu élément perdu par la plante au cours de sa dessiccation.

    La filtration se fait dans un entonnoir en verre dont la base est obturée par un bouchon d’ouate de coton. L’entonnoir est installé au-dessus d’un bocal en verre qu’on remplit environ au 1/3.

    - Boucher hermétiquement le flacon.

    - Placer le bocal dans un endroit tiède, par exemple au-dessus d’un radiateur.

    La température la plus adéquate est de 40° mais ceci n’est pas absolument indispensable. En fait, l’extraction sera seulement plus ou moins longue.

    Le liquide se colore en rouge de plus en plus foncé. Quand la couleur ne bouge plus, on peut considérer que l’extraction est terminée. Cette couleur rouge montre que le Ens est régénéré. Cette opération a une durée comprise entre 8 et 40 jours.

    - Filtrer à nouveau le liquide dans l’entonnoir en verre sur de la ouate de coton, et le placer dans un bocal identique.

    - Se procurer ensuite de l’alcool à 90° ou plus et et en prévoir un volume sensiblement égal à celui de la teinture. Verser cet alcool dans le flacon de teinture. L’ensemble ne doit pas dépasser les 2/3 du volume du récipient.

    - Placer, dans un plat en pyrex, du carbonate de potassium dont la quantité est d’environ 15 à 20 % du volume d’alcool. ((mettre au four ?))

    - Laisser refroidir sans ouvrir la porte.

    - Si tout le carbonate est dissous ou est à un état pâteux, il faut recommencer l’opération en ajoutant cette fois 5 % du volume d’alcool de carbonate. Cet ajout de carbonate déshydraté a pour but d’extraire :
    • de l’alcool a 90°
    • Les 10 % d’eau qu’il contient
    • et éventuellement, un excédent d’eau dans l’ « huile de tartre ».

    - Les deux liquides, alcool et huile, ne se mélangent pas. Replacer le flacon dans un endroit tiède et, tous les jours, l’agiter pour mélanger les deux liquides qui, ensuite, vont se séparer spontanément.

    Peu à peu, la couleur de la teinture passe dans l’alcool qui devient d’abord jaune puis rouge. Les impuretés de la plante ses rassemblent au niveau de la séparation des deux liquides.

    - Quand la couleur cesse d’évoluer, au bout d’un mois ou deux, séparer l’alcool par décantation. Il y a intérêt à remplir complètement plusieurs petits flacons avec un minimum d’air au-dessus du liquide pour en assurer la conservation.

    Durant l’extraction par l’alcool, et ensuite pour les flacons d’extraits, emballer chaque récipient de papier d’aluminium s’ils sont dans un local éclairé.

    Si on possède du matériel alchimique, on peut récupérer divers produits de l’ « huile ».

    * * *

    Dans ce procédé d’extraction du Ens Végétal, la chélidoine et l’alchémille donnent un excellent produit (10 gouttes le matin dans un demi verre d’eau).

    Jean Dubuis

    * * * * *

    Extraction des Ens Végétaux (Le petit Philosophe, n° 84, Mars 1991)

    Si vous n’avez pas encore la totalité matériel ou la pratique et le temps nécessaire à la fabrication des 7 élixirs qui vont permettre un premier nettoyage de vos véhicules intérieurs, vous pouvez utiliser les forces vitales du printemps pour faire facilement 7 teintures initiatiques…

    1. Principes de fabrication de l’Ens végétal

    - Extraction des principes d’une plante par le carbonate de potassium mis en déliquescence (voir article sur la fabrication du Sel de Tartre dans le même n°) et réactivation de ces principes par le Feu Solaire piégé dans l’huile.

    - Transfert des ces principes de l’huile de tartre dans l’alcool (Mercure du règne végétal).

    - L’évolution des opérations se surveille par celle des couleurs :
        - Jaune : charge en élément Air
        - Rouge : charge en élément Feu

    - Le travail se fait le jour de la semaine en correspondance avec l’attribution de la plante ou celui où la lune se dans le signe correspondant (voir ciel chymique).

    2. Préparations préliminaires

    Pour chaque Ens envisagé, (l’idéal étant un par planète), se procurer dès à présent :
        - 150 cm3 de plante séchée soigneusement pulvérisée,
        - 1 flacon de 1 litre étiqueté du nom de la plante et 2 ou 3 petits flacons (tous avec fermeture hermétique),
        - 250 cm3 d’alcool de vin du plus haut titre possible (à défaut, de l’alcool à 90°),
        - 500 grammes de carbonate de potassium pour la fabrication de l’huile de tartre (entre 1/4 et 1/3 de litre) et pour la déshydratation de la solution finale.

    3. Fabrication de l’Ens

    Après obtention de l’huile de tartre,

    a) Extraction des principes de la plantes
    - Verser dans le flacon de 1 litre l’huile de tartre et la plante en poudre.
    - Remuer soigneusement le mélange, fermer le flacon et le placer dans un endroit tiède, l’idéal étant une couveuse à 38-40° ou, à défaut, un dessus de radiateur (protéger dans ce cas le flacon de la lumière).
    - L’huile de tartre, chargée du Feu Solaire que la plante avait perdu lors de sa dessiccation, va extraire les principes de la plante, ce que vous constaterez à la couleur de plus en plus rouge qu’elle va prendre.
    Ne pas agiter le flacon durant cette première phase.
    Quand la couleur ne bouge plus, l’extraction est terminée.

    b) Transfert des principes dans l’alcool
    Après récupération du liquide fermenté par égouttage (ne pas presser la plante), puis filtrage sur de la ouate de coton,
    - remettre dans le flacon nettoyé le jus rouge-brun obtenu.
    - Verser dessus 1/4 de litre d’alcool.
    - Ajouter du carbonate de potassium préalablement séché au four pour absorber l’eau résiduelle contenue dans l’alcool et l’huile de tartre. Les premières cuillères vont se dissoudre, continuer à verser jusqu’à ce qu’il reste environ 3 cm de carbonate visible au flacon.
    - Fermer hermétiquement, remettre au chaud (conditions identiques à la première phase).
    - Agiter quotidiennement

    A son tour,  la couleur de l’alcool va passer au jaune-vert, jaune-doré et éventuellement au rouge.

    Lorsque la couleur est stable, récupérer la teinture par décantation. La transvaser dans de petits flacons remplis à ras-bord.

    4. L’Ens est terminé

    A consommer au jour de l’attribution planétaire de la plante, de préférence dans l’heure qui suit le lever du soleil, à raison de 10 gouttes dans un demi-verre d’eau.

    Bon courage

    Arlette Terbach

    * * * * *

    Réflexions sur l’Ens végétal (précisions sur la méthode d’extraction) (Le Petit Philosophe n° 95, Avril 1992)

    Le ENS (en latin verbe être au participe passé = être à l’origine) possède une foule d’autres noms dans la littérature alchimique lesquels précisent plus spécialement certains aspects de sa nature : Soufre rouge ou philosophique, Soufre séminal, Feu-vif, Feu séminal, Terre séminale. Ces appellations ne sont évidemment pas réservées au règne végétal mais, chacun sait que le jargon unitaire de l’alchimie peut être différencié, c’est volontairement que nous les réduirons à ce règne.
    Les dites appellations, ainsi que les procédés relatifs à l’examen du Ens, laissent à penser qu’il s’agit d’un Soufre ou d’un Sel de Soufre fortement chargé en principe de vie, en Feu-Semence, alchimiquement « ouvert » et d’une intense couleur rouge.

    Pour comprendre la nature particulière du Ens Végétal signalons que les huiles essentielles (Soufre) et les sels organiques (Sels de Soufre) extraits par les méthodes « classiques » ne sont que faiblement chargés en élément Feu parce que cet élément invisible a quitté la plante avec la dessiccation et ce, ne serait-ce qu’à cause de la relative brutalité des procédés extractifs. Dans ces conditions, le Soufre et le Sel de Soufre constituent plutôt le support plastique de cet Élément, notamment dans l’élaboration d’une « Pierre Végétale », le Feu étant essentiellement apporté par le Sel « chargé » par l’Eau des Anges et le Mercure rectifié sur du tartre préalablement mis en déliquescence au printemps.

    D’un point de vue physique, le Ens extrait par un Mercure végétal, déterminé ou indéterminé, colore celui-ci en jaune d’or ou rouge ; concentré par évaporation, il devient huileux et d’un rouge profond ; enfin, évaporé à siccité, il perd son Mercure invisible et laisse une matière écailleuse, luisante, rouge bordeaux, d’où le nom de « Terre » donné par certains. Isaac Hollandus obtient également une substance sèche, pubescente, mais par un procédé qui diffère en apparence de celui préconisé ici.

    Le Primum Ens de Paracelse et de son école n’est pas identique au produit dont nous parlons ici ; il s’agit plutôt d’une Quintessence que du Feu-Élixir.
    Notons que l’apparition de la couleur rouge dans les élixirs paient par cohobation Teinture/Sel atteste la régénération de ce Feu Séminal. De même, une macération prolongée d’Esprit-de-vin avec du tartre calciné donne une extraction rouge.
    Ces considérations théoriques et opérations nous amènent à penser que le Ens tire son essence d’un Feu salin végétal ; on pourrait le considérer comme un Soufre de Sel.

    Enfin, le Ens manifeste au plus haut degré les vertus initiatiques de la plante dont il est issu, comme le veut sa nature de Feu extrêmement exalté ; il ne peut être surpassé que par une Quintessence ou une Pierre.

    Mode Opératoire
    (Se reporter aux articles précédents - LPP 57 & 84)

    Après concertation ave plusieurs chercheurs qui ont préparés le Ens végétal; il a été conclu ceci :

    - L’extraction finale du Ens par l’Esprit-de-Vin rectifié n’est rapide et intense que si la macération préalable (plante sèche + huile de tartre) n’est pas trop longue. Cette macération conduite en 7 à 10 jours maximum en remuant délicatement la masse de temps en temps montre une coloration optimale en 5 à 6 jours de couveuse (40°). Bien au delà (plus de 15 jours), on assiste à l’extraction d’une substance mucilagineuse fortement chargée d’impuretés et très peu perméable à l’Esprit-de-Vin : les teintures obtenues par suite sont jaune pâle au lieu d’un beau jaune d’or ou d’un rouge bordeaux.

    - La teinture de Ens, concentrée par évaporation, donne une huile rouge épaisse et laisse déposer des cristaux.

    - Le Ens non concentré peut être consommé selon l’attribution planétaire des plantes d’où il provient ; 5 à 10 gouttes dans un demi-verre d’eau le matin.

    Michel Auger

    * * * * *

    PS. Tiens, Michel Auger vient de me rappeler que la "Pyrotechnie" de Georges Starkey contient les éléments nécessaires pour aller plus loin avec cette pratique. Je me mets en quête de mon exemplaire et je reviens…