Jean Dubuis

  • Alchimie, Qabal et Astrologie, par Jean Dubuis

    Alchimie, Qabal et Astrologie
    Par Jean Dubuis

    Voici un article de Jean Dubuis écrit probablement après la dissolution des Philosophes de la Nature (LPN) vers 1995. Jean traite de l'unité de la connaissance ésotérique et des rapports entre les 3 domaines de l'hermétisme. Le point de vue de Jean à cette époque se situe typiquement entre l'occultisme développé au XIX° siècle qui perdurera jusqu'à la petite révolution provoquée par LPN à sa création en 1979, et la connaissance actuelle dans ces domaines qui est beaucoup plus rationnelle, mieux informée historiquement, et dont la pensée est finalement encore plus puissante et plus libre (merci Jean et tous à LPN pour avoir contribués à cette libération de la pensée et de l'intelligence).

    De l'occultisme, il reste une habitude quasiment pathologique de tout mettre en boite, d'intégrer tout élément dans un système souvent artificiel dans le but de garder une idée du monde finalement organisée de façon hiérarchique. De la pensée actuelle, on a déjà la présence de l'originalité créative et l'encouragement à chacun par Jean de développer sa propre idée dans ces domaines.
    Matthieu Frécon, 2021

    Alchimie, Qabal et Astrologie
    par Jean Dubuis

    Dès que le mot "Alchimie" est lâché, beaucoup pensent à l'élixir de longue vie et croient qu'une formule magique permet de faire la Pierre Philosophale. Ce point de vue est complètement faux. L'Alchimie donne une connaissance de la Nature qui concerne à la fois son aspect physique et métaphysique. Le véritable but de l'Alchimie est de conduire à une initiation intérieure, c'est-à-dire à la liaison entre le conscient et les différents niveaux subconscients. Cela apporte, progressivement, une connaissance différente de la connaissance courante, c'est-à-dire qu'on atteint peu à peu, à travers l'Alchimie, une connaissance à peu près unitaire qui enveloppe tous les aspects de l'Univers et de l'Homme.

    La Qabal vient de la tradition israélite. Elle explique 1a création de l'univers, l'origine et le devenir de l'Homme, sa nature et le mode de travail du Créateur. La Qabal opérative, pratique, conduit aussi à une certaine connaissance unitaire, à une initiation intérieure et l'on peut penser que, dans les temps anciens, c'est-à-dire du temps des véritables Adeptes, ceux-ci obtenaient une Connaissance unique qui était à la fois la Qabal, l'Alchimie et l'Astrologie.

    Quand on approche de la Connaissance unitaire, quelle que soit la voie par laquelle on est passé, on a la Connaissance dans les autres disciplines. Ainsi, le problème des planètes a été connu depuis très longtemps car tous ceux qui ont suivi une discipline ésotérique, même si ce n'était pas l'astrologie, ont reçu par contact intérieur des notions correctes sur les différentes planètes, leurs actions, et sur tous les mécanismes de la Nature. Il n'y a pas à chercher la révélation dans des documents mais il faut que chacun se mette au travail sur l'aspect ésotérique de la discipline qu'il pratique pour essayer d'arriver par lui-même à sa propre révélation qui est pour chacun la seule qui compte…
    Lire la suite ici : Alch qabal astro dubuisalch-qabal-astro-dubuis-.pdf (129.39 Ko)

  • Comment faire simplement une Huile d'Or, par Jean Dubuis (LPP n4)

    Comment préparer très simplement une Huile d'Or
    Pour alchimiste confirmé

    par Jean Dubuis

    Dans "Le Petit Philosophe de la Nature" n°4, 1983.

    Lpp n 4 p1
    Lpp n 4 p2
    Lpp n 4 p3
    Lpp n 4 p4
    Lpp n 4 p5
    Lpp n 4 p6
    Lpp n 4 p7

    Merci à Marc Gérald Cibard qui a fourni l'archive !

  • Les Philosophes de la Nature (LPN) et le premier cours de spagyrie en français

    Les Philosophes de la Nature (LPN) et le premier cours de spagyrie en français

    L’alchimie en France avant LPN
    L’alchimie française de l’après-guerre fut certainement le royaume d’Eugène Canseliet, disciple unique et auto-proclamé de Fulcanelli, véritable personnage légendaire créé par E. Canseliet lui-même. Entouré du duo de choc Pauwels & Bergier (auteurs du best-seller « Le matin des magiciens »), ainsi que d’André Breton en quête d’un merveilleux local et de quelques autres, Eugène Canseliet a répondu à un besoin urgent de trouver une réponse aux questions que posaient le point de non-retour de notre civilisation technologique atteint un certain 6 août 1945 à Hiroshima. L’image de l’alchimiste sage, hors du temps, et pourtant à la pointe de la technologie nucléaire proposée par Canseliet dans son personnage de Fulcanelli permettait alors de croire en une issue possible de l’apocalypse nucléaire par un retour à la Tradition, teintée toutefois de raison et de science. Le Fulcanelli de Canseliet permettait le rêve et l’espoir et Canseliet était son prophète.
    Malheureusement, les adeptes de Canseliet avaient beau pomper, pas plus de Pierre Philosophale en vue que cosmogol 999 ! Il leur restait à écrire des livres abscons autant que possible, il leur restait à rêver, mais le vaisseau d’alchimie n’avançait plus…

    Jean Dubuis et LPN
    Jean Dubuis, personnage génial et charismatique, lui, avait trouvé une issue dans le travail du laboratoire alchimique dans sa fréquentation avec les milieux anglo-saxons, souvent portés sur le rosicrucianisme (Jean avait passé pas mal de temps à AMORC). Connaissant la Golden-dawn et Aleister Crowley, tout autant que la tradition alchimico-spagyrique rosicrucienne issue de Paracelse (Paracelse, d’après les écrits fondateurs rosicruciens fut une influence majeure du mouvement au XVII° siècle).
    Jean travaillait donc à la spagyrie et aux voies pratiques de ce courant anglo-saxon des Von Bernus et autres Albertus que Canseliet ignorait superbement.
    En 1979, pour fêter sa retraite de cadre de d'IBM, Jean fonde avec quelques amis l’association « Les Philosophes de la Nature ». L’association propose des cours par correspondance dans les domaines de la kabbale et de l’alchimie végétale et minérale, ce qui est assez novateur. L’influence anglo-saxonne est manifeste et offre une alternative à l’occultisme français vieillissant de l’époque, en l’occurence Canseliet pour ce qui est de l’alchimie.
    Le cours de Kabbale dispense un enseignement très pédagogique inspiré d’un surgeon de l’Ordre Hermétique de l’Aube Dorée (Golden-Dawn) et commence par offrir la première traduction du petit rituel du pentagramme, que tout le monde connait aujourd’hui dans ce domaine.
    Le cours d’alchimie commence avec une formation préliminaire de deux ans d’alchimie végétale, ou spagyrie. l’alchimie végétale apparait comme une voie préparatoire à la voie minérale, et laisse quand-même entrevoir quelques perspectives dans le domaine de la santé.
    Le cours d’alchimie minérale qui suit est assez brouillon, ce qui s’explique par le fait que ni Jean ni personne dans l’association ne prétendait maitriser le sujet, on était entre étudiants, les uns avec un peu d’avance sur les autres, sans autre prétention…
    Ces cours ont été écrit par plusieurs membres de l’association, chacun spécialiste dans son domaine.
    Jean a lui-même composé un programme original pour aborder l’ésotérisme d’une façon appropriée aux membres de l’association : le « cours d’ésotérisme général ».

    Ces cours ont offert une véritable alternative salutaire au courant dominant la scène alchimique à l’époque dont j’ai parlé plus haut. Pour la Kabbale, le cours de LPN a tout simplement permis de sortir de la tradition de Papus & consorts qui, il faut bien le reconnaitre, n’offrait plus grand chose non plus…
    J'ai suivi ces cours de 1984 à la fin de l'aventure en 1993 avec beaucoup d'enthousiasme. Ce fut une très belle période, très formatrice.

    Et puis, les choses et les gens, allant et venant, vieillissants ou reniants, l’association a dépéri, laissant à Jean le temps de refaire carrière outre-atlantique sous une autre étiquette, ce qui n’est pas le sujet aujourd’hui…

    Quoiqu’il en soit, une nouvelle association crée pour perpétrer la mémoire de l’enseignement de LPN a refondu les cours pour les proposer sur Internet : voyez le site http://www.portaelucis.fr/html/porte1.htm .

    Pour ceux qui préfèrent se reporter aux cours originaux, avec leur petit goût seventies inimitable, j’ai publié sur un autre site tous les cours ainsi que les journaux de l’association (le « Petit Philosophe de la Nature »). Ils sont donnés en PDF et vous pouvez les télécharger depuis ce site : http://www.gouttelettes-de-rosee.ch/pages/lpn.html .

    Pour plus de facilité, je vais essayer de les mettre sur ce site, mais en attendant, reste « Les Gouttelettes de Rosée ».

    Vous trouverez le cours de « spagirie » (sic) qui est une référence incontournable dans le domaine, bien que les choses aient beaucoup évolué depuis sa publication. Mais si les choses ont beaucoup évolué, LPN y est peut-être pour beaucoup !

    Et Hiroshima là dedans ?
    À l’époque de LPN et dans le milieu mystique, la conception générale du monde et de l’homme restait plutôt créationniste. C’est à dire que l’on considérait que l’homme était supérieur au reste de la création et que l’initiation prenait la forme d’une élection divine. Pour faire simple, l’élu quittait alors le monde pour aller retrouver Dieu.
    Il faudra attendre le développement de l’écologie (autre nécessité après Hiroshima) pour retrouver un sens naturel à « l’initiation ». Aujourd’hui, il est devenu presque commun de concevoir l’éveil de l’homme comme une retrouvaille avec la nature, une fusion dans l’existence, et non une extraction vers un au-delà…
    LPN n’a probablement pas joué directement un rôle dans cette nouvelle conception de la réalisation spirituelle comme étant un retour dans l’Eden du monde, mais il est possible que l’association et son intérêt pour l’alchimie végétale, la spagyrie, ait insensiblement contribué au développement des médecines naturelles végétales (Herboristerie, phytothérapie…) parmi lesquelles la spagyrie tient une place non négligeable. Ce retour aux médecines naturelles, avec le retour des sorcières, le retour à l’expérience végétale… a lui-même permis ce mouvement naturel d’une mystique plus naturelle, plus intégrée dans le cycle de la vie.

    Et Fulcanelli ? Mort ?
    Je tenterai un autre jour un commentaire sur ce merveilleux corpus alchimique français de la belle époque. En tout cas, soyez rassurés, mon introduction sur Canseliet ne voulait aucunement bousculer l’(es) auteur(s) de la plus belle encyclopédie alchimique classique que sont « Le Mystère des Cathédrales » et « Les Demeures Philosophales » (auteurs multiples et inconnus)…

    Les cours et journaux de LPN (publications originales) : http://www.gouttelettes-de-rosee.ch/pages/lpn.html


    Matthieu Frécon, Sarreyer, 25 Novembre 2020

    ps. Tout ça juste pour donner le lien vers les cours originaux de LPN…

  • Le ENS végétal selon le Petit Philosophe de la Nature

    Symbole LPN

    Vous trouverez reproduits plus bas 3 articles parus dans "Le Petit Philosophe", organe de l'association Les Philosophes de la Nature (LPN) sur la fabrication du ENS végétal, et ce, sans matériel complexe.
    LPN était très pédagogique, les cours de spagyrie étaient très accessibles et pratiques, le journal de l'association (Le Petit Philosophe) mettait à jour les connaissances et les découvertes des membres (l'association était réellement collectiviste et la somme de connaissance qu'elle à diffusée est le fruit du travail de nombreux membres fédérés par la personnalité très charismatique de son fondateur Jean Dubuis).

    Le premier article a été écrit par Jean Dubuis pose les bases de ce travail. Le deuxième est une reformulation des mêmes données par Arlette Terbach. Le troisième enfin, est une synthèse de membres avancés sur cette pratique réunie et formulée par Michel Auger, qui était l'un des alchimistes qui a beaucoup contribué à l'expérimentation et à la recherche alchimique à LPN (et qui reste un virtuose du laboratoire aujourd'hui).

    J'enrichirai bientôt ces articles de mes notes pour aider à leur lecture, et je prépare déjà un petit lexique des termes alchimiques qui devrait contribuer à une lecture plus facile des travaux spagyriques ou alchimiques quand on est encore novice et que l'on ne connait pas le jargon dans ces domaines (bientôt…).

    Je rappelle aux nouveaux visiteurs que j'ai déjà publié l'intégrale des cours et journaux de LPN en PDF sur mon site http://www.gouttelettes-de-rosee.ch/pages/lpn.html


    Alchimie sans matériel : extraction du ENS végétal (Le Petit Philosophe, n° 57, Juin/Juillet 1988)

    Le Ens est le principe spirituel de la plante contenant les éléments Feu et Air, éléments de guérison.

    La plupart des procédés que nous avons étudiés pour extraire le Ens végétal nécessite du matériel et présente des défauts qui rendent l’extraction peu satisfaisante.

    Si on tente l’extraction sur un végétal frais, l’eau qu’il contient contamine l’alcool indéterminé qui, de ce fait n’a plus la capacité d’extraction du Ens.

    Si on opère sur un végétal sec, le Ens est alors fortement affaibli par la dessiccation de la plante.

    La solution proposée ici consiste donc à utiliser un végétal sec, mais à lui renforcer son Ens au cours de l’extraction.

    Mode opératoire

    - Se procurer ce que les anciens nommaient le « Tartre calciné ». De nos jours, celui-ci se trouve tout prêt et purifié sous le nom de carbonate de potassium.

    - Etaler cette poudre blanche en couches minces (1/2 cm. d’épaisseur environ) dans des assiettes, ou plats, en verre.

    - Laisser les assiettes dans une pièce dont la fenêtre est ouverte et ceci dans la période de l’année comprise entre début mars et fin septembre.

    La poudre va se réduire en déliquescence dont l’aspect sera transparent et huileux. Les anciens nommaient ceci « huile de tartre ». Le carbonate de potassium au cours de la déliquescence se charge en « Feu solaire », Feu élément perdu par la plante au cours de sa dessiccation.

    La filtration se fait dans un entonnoir en verre dont la base est obturée par un bouchon d’ouate de coton. L’entonnoir est installé au-dessus d’un bocal en verre qu’on remplit environ au 1/3.

    - Boucher hermétiquement le flacon.

    - Placer le bocal dans un endroit tiède, par exemple au-dessus d’un radiateur.

    La température la plus adéquate est de 40° mais ceci n’est pas absolument indispensable. En fait, l’extraction sera seulement plus ou moins longue.

    Le liquide se colore en rouge de plus en plus foncé. Quand la couleur ne bouge plus, on peut considérer que l’extraction est terminée. Cette couleur rouge montre que le Ens est régénéré. Cette opération a une durée comprise entre 8 et 40 jours.

    - Filtrer à nouveau le liquide dans l’entonnoir en verre sur de la ouate de coton, et le placer dans un bocal identique.

    - Se procurer ensuite de l’alcool à 90° ou plus et et en prévoir un volume sensiblement égal à celui de la teinture. Verser cet alcool dans le flacon de teinture. L’ensemble ne doit pas dépasser les 2/3 du volume du récipient.

    - Placer, dans un plat en pyrex, du carbonate de potassium dont la quantité est d’environ 15 à 20 % du volume d’alcool. ((mettre au four ?))

    - Laisser refroidir sans ouvrir la porte.

    - Si tout le carbonate est dissous ou est à un état pâteux, il faut recommencer l’opération en ajoutant cette fois 5 % du volume d’alcool de carbonate. Cet ajout de carbonate déshydraté a pour but d’extraire :
    • de l’alcool a 90°
    • Les 10 % d’eau qu’il contient
    • et éventuellement, un excédent d’eau dans l’ « huile de tartre ».

    - Les deux liquides, alcool et huile, ne se mélangent pas. Replacer le flacon dans un endroit tiède et, tous les jours, l’agiter pour mélanger les deux liquides qui, ensuite, vont se séparer spontanément.

    Peu à peu, la couleur de la teinture passe dans l’alcool qui devient d’abord jaune puis rouge. Les impuretés de la plante ses rassemblent au niveau de la séparation des deux liquides.

    - Quand la couleur cesse d’évoluer, au bout d’un mois ou deux, séparer l’alcool par décantation. Il y a intérêt à remplir complètement plusieurs petits flacons avec un minimum d’air au-dessus du liquide pour en assurer la conservation.

    Durant l’extraction par l’alcool, et ensuite pour les flacons d’extraits, emballer chaque récipient de papier d’aluminium s’ils sont dans un local éclairé.

    Si on possède du matériel alchimique, on peut récupérer divers produits de l’ « huile ».

    * * *

    Dans ce procédé d’extraction du Ens Végétal, la chélidoine et l’alchémille donnent un excellent produit (10 gouttes le matin dans un demi verre d’eau).

    Jean Dubuis

    * * * * *

    Extraction des Ens Végétaux (Le petit Philosophe, n° 84, Mars 1991)

    Si vous n’avez pas encore la totalité matériel ou la pratique et le temps nécessaire à la fabrication des 7 élixirs qui vont permettre un premier nettoyage de vos véhicules intérieurs, vous pouvez utiliser les forces vitales du printemps pour faire facilement 7 teintures initiatiques…

    1. Principes de fabrication de l’Ens végétal

    - Extraction des principes d’une plante par le carbonate de potassium mis en déliquescence (voir article sur la fabrication du Sel de Tartre dans le même n°) et réactivation de ces principes par le Feu Solaire piégé dans l’huile.

    - Transfert des ces principes de l’huile de tartre dans l’alcool (Mercure du règne végétal).

    - L’évolution des opérations se surveille par celle des couleurs :
        - Jaune : charge en élément Air
        - Rouge : charge en élément Feu

    - Le travail se fait le jour de la semaine en correspondance avec l’attribution de la plante ou celui où la lune se dans le signe correspondant (voir ciel chymique).

    2. Préparations préliminaires

    Pour chaque Ens envisagé, (l’idéal étant un par planète), se procurer dès à présent :
        - 150 cm3 de plante séchée soigneusement pulvérisée,
        - 1 flacon de 1 litre étiqueté du nom de la plante et 2 ou 3 petits flacons (tous avec fermeture hermétique),
        - 250 cm3 d’alcool de vin du plus haut titre possible (à défaut, de l’alcool à 90°),
        - 500 grammes de carbonate de potassium pour la fabrication de l’huile de tartre (entre 1/4 et 1/3 de litre) et pour la déshydratation de la solution finale.

    3. Fabrication de l’Ens

    Après obtention de l’huile de tartre,

    a) Extraction des principes de la plantes
    - Verser dans le flacon de 1 litre l’huile de tartre et la plante en poudre.
    - Remuer soigneusement le mélange, fermer le flacon et le placer dans un endroit tiède, l’idéal étant une couveuse à 38-40° ou, à défaut, un dessus de radiateur (protéger dans ce cas le flacon de la lumière).
    - L’huile de tartre, chargée du Feu Solaire que la plante avait perdu lors de sa dessiccation, va extraire les principes de la plante, ce que vous constaterez à la couleur de plus en plus rouge qu’elle va prendre.
    Ne pas agiter le flacon durant cette première phase.
    Quand la couleur ne bouge plus, l’extraction est terminée.

    b) Transfert des principes dans l’alcool
    Après récupération du liquide fermenté par égouttage (ne pas presser la plante), puis filtrage sur de la ouate de coton,
    - remettre dans le flacon nettoyé le jus rouge-brun obtenu.
    - Verser dessus 1/4 de litre d’alcool.
    - Ajouter du carbonate de potassium préalablement séché au four pour absorber l’eau résiduelle contenue dans l’alcool et l’huile de tartre. Les premières cuillères vont se dissoudre, continuer à verser jusqu’à ce qu’il reste environ 3 cm de carbonate visible au flacon.
    - Fermer hermétiquement, remettre au chaud (conditions identiques à la première phase).
    - Agiter quotidiennement

    A son tour,  la couleur de l’alcool va passer au jaune-vert, jaune-doré et éventuellement au rouge.

    Lorsque la couleur est stable, récupérer la teinture par décantation. La transvaser dans de petits flacons remplis à ras-bord.

    4. L’Ens est terminé

    A consommer au jour de l’attribution planétaire de la plante, de préférence dans l’heure qui suit le lever du soleil, à raison de 10 gouttes dans un demi-verre d’eau.

    Bon courage

    Arlette Terbach

    * * * * *

    Réflexions sur l’Ens végétal (précisions sur la méthode d’extraction) (Le Petit Philosophe n° 95, Avril 1992)

    Le ENS (en latin verbe être au participe passé = être à l’origine) possède une foule d’autres noms dans la littérature alchimique lesquels précisent plus spécialement certains aspects de sa nature : Soufre rouge ou philosophique, Soufre séminal, Feu-vif, Feu séminal, Terre séminale. Ces appellations ne sont évidemment pas réservées au règne végétal mais, chacun sait que le jargon unitaire de l’alchimie peut être différencié, c’est volontairement que nous les réduirons à ce règne.
    Les dites appellations, ainsi que les procédés relatifs à l’examen du Ens, laissent à penser qu’il s’agit d’un Soufre ou d’un Sel de Soufre fortement chargé en principe de vie, en Feu-Semence, alchimiquement « ouvert » et d’une intense couleur rouge.

    Pour comprendre la nature particulière du Ens Végétal signalons que les huiles essentielles (Soufre) et les sels organiques (Sels de Soufre) extraits par les méthodes « classiques » ne sont que faiblement chargés en élément Feu parce que cet élément invisible a quitté la plante avec la dessiccation et ce, ne serait-ce qu’à cause de la relative brutalité des procédés extractifs. Dans ces conditions, le Soufre et le Sel de Soufre constituent plutôt le support plastique de cet Élément, notamment dans l’élaboration d’une « Pierre Végétale », le Feu étant essentiellement apporté par le Sel « chargé » par l’Eau des Anges et le Mercure rectifié sur du tartre préalablement mis en déliquescence au printemps.

    D’un point de vue physique, le Ens extrait par un Mercure végétal, déterminé ou indéterminé, colore celui-ci en jaune d’or ou rouge ; concentré par évaporation, il devient huileux et d’un rouge profond ; enfin, évaporé à siccité, il perd son Mercure invisible et laisse une matière écailleuse, luisante, rouge bordeaux, d’où le nom de « Terre » donné par certains. Isaac Hollandus obtient également une substance sèche, pubescente, mais par un procédé qui diffère en apparence de celui préconisé ici.

    Le Primum Ens de Paracelse et de son école n’est pas identique au produit dont nous parlons ici ; il s’agit plutôt d’une Quintessence que du Feu-Élixir.
    Notons que l’apparition de la couleur rouge dans les élixirs paient par cohobation Teinture/Sel atteste la régénération de ce Feu Séminal. De même, une macération prolongée d’Esprit-de-vin avec du tartre calciné donne une extraction rouge.
    Ces considérations théoriques et opérations nous amènent à penser que le Ens tire son essence d’un Feu salin végétal ; on pourrait le considérer comme un Soufre de Sel.

    Enfin, le Ens manifeste au plus haut degré les vertus initiatiques de la plante dont il est issu, comme le veut sa nature de Feu extrêmement exalté ; il ne peut être surpassé que par une Quintessence ou une Pierre.

    Mode Opératoire
    (Se reporter aux articles précédents - LPP 57 & 84)

    Après concertation ave plusieurs chercheurs qui ont préparés le Ens végétal; il a été conclu ceci :

    - L’extraction finale du Ens par l’Esprit-de-Vin rectifié n’est rapide et intense que si la macération préalable (plante sèche + huile de tartre) n’est pas trop longue. Cette macération conduite en 7 à 10 jours maximum en remuant délicatement la masse de temps en temps montre une coloration optimale en 5 à 6 jours de couveuse (40°). Bien au delà (plus de 15 jours), on assiste à l’extraction d’une substance mucilagineuse fortement chargée d’impuretés et très peu perméable à l’Esprit-de-Vin : les teintures obtenues par suite sont jaune pâle au lieu d’un beau jaune d’or ou d’un rouge bordeaux.

    - La teinture de Ens, concentrée par évaporation, donne une huile rouge épaisse et laisse déposer des cristaux.

    - Le Ens non concentré peut être consommé selon l’attribution planétaire des plantes d’où il provient ; 5 à 10 gouttes dans un demi-verre d’eau le matin.

    Michel Auger

    * * * * *

    PS. Tiens, Michel Auger vient de me rappeler que la "Pyrotechnie" de Georges Starkey contient les éléments nécessaires pour aller plus loin avec cette pratique. Je me mets en quête de mon exemplaire et je reviens…